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Pourquoi privilégier la discussion de l’euthanasie en langue française ? - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Pourquoi privilégier la discussion de l’euthanasie en langue française ?


François Rabelais  1483 (ou 1494 ?) – 1553

    1. Les pays du monde vivent actuellement des situations très différentes face à l’euthanasie. Pour la plupart, l’euthanasie et le suicide assisté sont proscrits. Tel est également le cas dans la diaspora Britannique (Royaume Uni, Australie, Nouvelle Zélande), ou ils’agit, encore, de pratiquer (ou de prévenir) une première brèche dans l’interdit. Les discours offerts à ce niveau pour opposer ces pratiques sont catégoriques (tel qu’illustré par cet article paru dernièrement dans le journal de l’Association Médicale Mondiale, 2018, Numéro 3, page 17), et donc d’un intérêt très limité dans un pays comme le nôtre ou nous devons, déjà, composer avec la réalité de l’euthanasie transformée en intervention routinière.

     2. Aux États-Unis, il n’y a que sept états qui permettent des formes diverses d’assistance au suicide. Pour la majorité des états (comprenant 82 % de la population), la dynamique ressemble à celle décrite ailleurs : une opposition (ou promotion) première, tactique et contextuel, mal-adaptée, donc, aux exigences de la légalisation. De plus, dans les états permissifs, il n’y a qu’une utilisation très marginale des autorisations d’assistance au suicide, qui se produit dans un environnement médical de choix, fondé dans un libre marché, et où les problèmes soulevés par l’introduction de l’euthanasie dans une panoplie de soins universellement garantis, par un monopole d’état, ne se posent pas.

     Pourtant, malgré ces faits, le débat nord-américain (en langue anglaise), est actuellement dominé par les débats et les enjeux américains, qui ne reflètent que les contextes et les discours pré-légalisation, ce qui tend à empêcher l’expression de réflexions et d’analyses mieux adaptées aux conditions canadiennes actuelles.

     3. Les pays ayant le plus d’expérience avec l’euthanasie sont la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg (Bénélux). Celui avec le plus d’expérience du suicide assisté est la Suisse. Or, cette zone d’Europe exhibe une forte concentration de population et de scolarisation francophone. L’usage du Français, donc, faciliterait la participation souhaitable des intervenants de ces pays, c’est-a-dire : de ceux dont le vécu aurait le plus à nous enseigner.

     4. Ce n’est pas un hasard, que — sur la scène nord-américaine — l’euthanasie soit arrivée au Québec en première instance.  Ce fut l’effet naturel des liens entretenus par les intellectuels québécois avec leurs pairs outre-Atlantique ; et la langue préférée des intellectuels québécois demeure le Français.

     Pour toutes ces raisons, je crois, fermement,qu’il serait de la plus grande utilité, au Canada, que la voix et l’expertise québécoise, en matière d’euthanasie, ne se fasse pas diluée à l’intérieure de la conversation générale nord-américaine. Rien n’empêche la propagation (traduction) ultérieure de cette voix distincte, mais pour ce faire, il faudrait d’abord qu’elle existe. Et c’est ainsi que, malgré les difficultés évidentes que j’éprouve personnellement dans cet environnement linguistique, je me serais résolu à utiliser cette langue, poétique, précise, et exigeante.

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