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décembre 2021 - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

La victoire sublime de la morale chrétienne: Friedrich Nietzsche; Sermon sur la Montagne; l’Empereur Constantin 1ier

(Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie C : L’euthanasie et l’idéologie — Section III : Le patrimoine philosophique ancestral : le caractère sacré de la vie ; la valeur intrinsèque de l’individu humain ; les origines divines de « l’égalité » politique — Chapitre: La victoire sublime de la morale chrétienne: Friedrich Nietzsche; Sermon sur la Montagne; l’Empereur Constantin 1ier)

Le Sermon sur la Montagne; mosaïque byzantine; sixième siècle

— La critique morale de Friedrich Nietzsche: morale d’esclave, et morale de maître

La pensée de Friedrich Nietzsche (1844 – 1900), associe le Christianisme à ce qu’il appela “la morale d’esclave” (fondée sur la bonté et sur la compassion à l’égard d’autrui) par opposition à “la morale de maître” (qui se définisse, selon lui, par la fierté, et par le pouvoir).

Dans cette vision du monde, le “maître” (c’est à dire l’homme naturel) cherche son propre bien (parce qu’il le peut), tandis que “l’esclave” cherche le bien commun (parce qu’il y soit contraint). Le maître démontre sa noblesse en imposant son pouvoir sur les autres; l’esclave trahit son caractère ignoble dans l’acceptation de son impuissance.

En particulier nous trouvons la citation suivante:

“Au départ, la foi chrétienne c’est le sacrifice: le sacrifice de toute liberté, de toute fierté, de tout esprit de confiance en soi; c’est, à la fois: l’auto-assujettissement, l’auto-dérision, et l’auto-mutilation.” –Friedrich Nietzsche, “Par-delà le bien et le mal” (1886).

Ce qui manque dans cette analyse, pourtant, se trouve dans l’absence criante d’une question aussi évidente qu’essentielle, à savoir: Pourquoi la quête d’actualisation autonome et personnelle n’aboutirait-elle pas dans une conviction que la compassion, et une attention volontaire au bien commun (chez une personne qui possède le pouvoir de choisir à son gré) ne soit, en fait, le plus noble des choix?

Cette question, d’ailleurs, n’a pas toujours été uniquement théorique. Au contraire, elle s’est constamment posée, directement, à la conscience et aux cœurs des personnes de la classe maître. Et la réponse éventuellement fournie explique, à elle seule, la victoire gagnée par la religion chrétienne dans la compétition existentielle qu’elle livrait, à ses origines, avec les traditions antécédentes de l’Empire Romain (et de la civilisation antique tout court); une compétition perdue d’avance dans l’arène habituelle de la contestation violente, mais gagnée, pourtant, dans les cœurs et dans les esprits.

Car le Christianisme était, littéralement, une religion d’esclaves, et n’aurait jamais pu s’imposer autrement que par le choix, libre, de ses adeptes. Or, aussi invraisemblable que cela puisse nous paraître aujourd’hui: par la seule force de son exemple moral, le Christianisme vainquit deux-cent-cinquante ans de persécution officielle (parfois extrêmement sévère) pour devenir un culte légal (selon l’Édit de Milan, 313 AD), et la religion d’État de tout l’Empire (380).

— La morale Chrétienne d’après le Sermon sur la Montagne (circa 30 AD)

Pour dire l’essentiel, la morale Chrétienne en est une d’amour, où (selon les leçons de Abraham et Isaac, du Décalogue, et du Bon Samaritain): il est présumé que tout homme existe en relation filiale avec un Père divin dont l’attribut principal se résume dans un souci bienveillant à l’égard de sa progéniture; que les hommes (ainsi conçus comme des enfants de Dieu) s’abstiendront de faire du tort envers leurs semblables; que l’adepte ressente un souci bienveillant, à l’endroit de son prochain, qui soit égal au souci ressenti à son propre égard; et que cette bienveillance se porte non seulement aux personnes proches, mais à la famille humaine entière (incluant, même, les membres de races et de sectes antagoniques).

L’une des plus limpides des expositions de cette morale se trouve dans le Sermon sur la Montagne, raconté dans l’Évangile selon Mathieu, chapitres 5-7.

Dans ce discours, Jésus exhorte les fidèles à pratiquer une bienveillance à l’égard de tout le monde, sans exception, en imitation de l’amour de Dieu:

“afin (selon Mathieu, 5: 45) que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.”

En exemples particuliers, Jésus y donna les conseils suivants:

(Mathieu 5: 38) “Vous avez appris qu’il a été dit: œil pour œil, et dent pour dent.

39 Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre.

40 Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.

41 Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui.

42 Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.”

Aussi, cette injonction dépasse les actions, ouvertes et visibles, pour comprendre même (et surtout) les intentions et les sentiments:

“43 Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.

44 Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent…”

En somme, selon les paroles réputées de Jésus, adressées il y à deux mille ans devant la foule à Galilée: cette bienveillance idéelle, cultivée par le fidèle en imitation de la bienveillance divine, se conduirait jusqu’à l’amour (volontaire) des ennemis, et au retour du bien pour le mal qui nous soit offert.

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L’Empereur (et Saint Orthodoxe) Constantin 1ier (272 – 337 A.D.) est crédité d’avoir rétabli l’unité de l’Empire Romain (324) avec une nouvelle capitale, Constantinople, bâtie sur le site grecque de Byzance (aujourd’hui Istanbul). Fait très notable, Constantin arrêta la persécution des Chrétiens (312), et adopta lui-même, sur son lit de mort, ce culte religieux. Soixante-dix ans plus tard (380) le Christianisme fut adopté par les Romains comme religion d’État.

Tête du colosse en bronze de Constantin, réalisée vers 326

— Une victoire philosophique du premier ordre

Friedrich Nietzsche nous invite à mépriser ces préceptes en évoquant le statut inférieur des personnes qui s’y adhéraient dans la première instance. Il prétendait, ainsi, que seulement l’impuissance totale (des Juifs devant les Romains, par exemple, ou de l’esclave devant son maître), ait pu produire un telle éthique; que seulement une personne incapable de résister aux méchants en ferait un vertu de la passivité (voir de la couardise), et encore plus de s’y accommoder en se disciplinant à aimer son persécuteur.

Soit. Le Christianisme fut réellement (au départ) une religion d’esclave. Mais d’où viendrait le mépris en conséquence ? Au contraire, il s’agissait de personnes qui ne possédaient aucun pouvoir, et qui se faisaient cruellement abusées par autrui; il s’agissait de personnes pour lesquelles les balivernes conventionnelles “de regarder du côté positif ” ne pouvaient plus porter secours, car effectivement, de côté positif, il n’y en avait point; il s’agissait, donc, de personnes qui habitaient un univers dont le bien fut entièrement absent. Et pourtant ! Ce fut aussi des personnes inconditionnellement convaincues d’une intention positive dans la création du monde; des personnes qui n’acceptaient pas de renoncer à cette vision idéelle; des personnes (à défaut de pouvoir constater ces qualités dans la réalité autour), qui s’efforçaient à trouver toujours le bien (et l’amour) dans la seule place qui se soit encore trouvée sous leur gouverne, c’est à dire: parmi eux; et dans l’extrémité finale: à l’intérieur de chaque individu –en résonance (uniquement) avec l’amour divin, à l’abri de toute volonté externe. Ce fut des personnes, alors, qui déterminaient, toutes seules, que le bien existerait malgré tout (comme Dieu a déterminé la création du monde) –simplement puisqu’elles aient voulu que cela en soit ainsi!

Loin, alors, de la servitude méprisable (si dédaigneusement dépeinte par M. Nietzsche), cette doctrine constituait une victoire inconditionnelle (et invincible) de l’esprit humain; pratiquée unilatéralement par les plus faibles à l’encontre des croyances –des préjugés et des superstitions– offerts en auto-justification par les plus forts. Ce fut (au moins pour ceux qui désirent de tout temps résister au discours nihiliste) l’une des plus importantes victoires dans l’évolution consciente de notre espèce.

Et loin, encore, d’un accommodement sordide à l’égard du pouvoir, concédé dans le but d’éviter la souffrance (et réalisé au prix de l’honneur personnel), cette doctrine permettait de persévérer, en témoin du vrai, malgré la souffrance présente; de choisir la vie, malgré les plus difficiles des épreuves; de réaffirmer, ainsi, l’intention positive de la création, en partenariat (volontaire) avec son Créateur.

— La victoire étonnante du culte Chrétien dans la crépuscule de l’Empire Romain

Au-delà des idées, au niveau de l’action: l’exemple universellement révéré parmi les fidèles, a toujours été un de fermeté devant le martyre. Non, veut-on dire par là, la simple lutte contre l’oppression et le tort (aussi longtemps que cela puisse être possible), mais devant l’inutilité manifeste de toute résistance: le refus de renier sa foi –passif et patient– quelque soient les conséquences. Et tel fut l’exemple souvent fourni par les Chrétiens dits “primitifs”, devant le pouvoir incontesté, et incontestable, de l’État romain.

Les Romains, pour leur part, ne demandaient même pas aux Chrétiens d’abjurer leur foi; ils demandaient seulement –au point de l’épée– que ces Chrétiens aient l’obligeance d’admettre, aussi, la divinité des Césars Romains (ce qui fut pour eux une simple formalité d’appartenance civique); et rien de plus! Décidément, alors (au cas qu’eussent été véridiques les charges d’infériorité morale portées par Friedrich Nietzsche) nous présumerions logiquement que toutes ces personnes eussent rendu cet hommage avec la plus grande facilité.

Pourtant, il n’en était rien.

Encore, et encore, du fond des cachots, sous la torture –en privé ou dans des endroits de supplice publiques comme la célébré Colisée– un nombre important de ces infortunés refusèrent, catégoriquement, de faire cette concession minime. Or ce fut ainsi que les Chrétiens, et le Christianisme, gagnèrent leur victoire invraisemblable sur l’État romain. Car parmi les spectateurs aux humiliations publiques infligées sur ces gens, il y avait des citoyens romains plus sensibles (ou plus réfléchis), qui étaient favorablement frappés par cette démonstration de supériorité morale, très évidente, exhibée par des personnes objectivement impuissantes, mais qui refusaient, quand-même, d’abdiquer leur jugement intérieur sous l’argument simple de la force.

Paradoxalement, donc, à l’opposé exacte des conclusions de Nietzsche, il semble que ces Romains pensifs (souvent parmi la classe élite), jugeaient que les martyres Chrétiens incarnaient –dans une mesure superlative– précisément les valeurs traditionnelles de leur propre “société de maître”; combinant, à la fois, les vertus stoïques de leur philosophes, et le courage altruiste de leur héros. Les Romains, dans un mot, étaient progressivement séduits par le Christianisme.

Une culture souterraine s’est développée au cours de ces trois siècles, souvent aux plus grands risques des adeptes Romains, qui s’est éventuellement propagée jusqu’à l’Empereur Constantin 1ier, et à sa mère Hélène (Sainte, aussi, des traditions Catholique et Orthodoxe), résultant non dans l’extirpation anticipée du Christianisme (par l’État romain), mais au contraire, par l’adoption éventuelle du Christianisme en religion d’État!

Friedrich Nietzsche décriait vigoureusement ces faits. Il regrettait amèrement que les maîtres se seraient laissés corrompre; pour adopter, à leur tour, la morale (et donc le statut) des esclaves. Pourtant, quand Nietzsche prétend que “l’humilité par choix” (revendiquée de tout temps par les Chrétiens) ne serait qu’une basse supercherie (étant au départ une humilité imposée par la force des maîtres), il y a faiblesse d’argument évidente. Car rien dans cette logique ne peut expliquer le choix, librement épousé (à leur péril personnel), par tant de membres de l’élite romaine.

Posons de nouveau, alors, notre question de départ : Pourquoi la quête d’actualisation –autonome et personnelle– n’aboutirait-elle pas dans une conviction que la compassion, et une attention volontaire au bien des autres, ne soient le plus noble des choix?

Ou comme la notion fut présentée avec tant d’éloquence par le chanteur britannique Mick Lowe (1947 -): What’s So Funny ‘Bout Peace, Love & Understanding? (Qu’y a-t-il de si drôle dans l’amour, la paix et la compassion?) (Brinsley Schwarz, 1974)

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Remémorée pour les cirques et pour les combats de gladiateurs, la Colisée servait, d’ordinaire, pour les exécutions publiques de tout genre. Quelques 500,000 personnes moururent dans ce lieu, dont environ 3,000 martyrs Chrétiens.

Un condamné tué par léopard, mosaïque romaine, Tunisie, deuxième siècle

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Poursuivre la lecture du texte en séquence linéaire… (Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie C : L’euthanasie et l’idéologie — Section III : Le patrimoine philosophique ancestral : le caractère sacré de la vie ; la valeur intrinsèque de l’individu humain ; les origines divines de « l’égalité » politique — Chapitre: La propagation peu probable du Christianisme, dans la crépuscule –et dans la désintégration– de l’Empire Romain: une conversion pacifique, réalisée par des appels missionnaires, à la conscience personnelle)

“Adieu à Berlin”, “Cabaret”, Christopher Isherwood, et Jean Ross: enfants d’élite au cœur d’une mode multi-générationnelle

(Tome Premier : L’euthanasie et le choix — Partie C : l’euthanasie et la médecine — Section III : Une société en rupture — Chapitre: “Adieu à Berlin”, “Cabaret”, Christopher Isherwood, et Jean Ross: enfants d’élite au cœur d’une mode multi-générationnelle)

Boite de Nuit, Berlin, vers 1930

–La tendance échappiste de l’Entre-deux-guerres

L’échappisme (en anglais: “escapism”) est un phénomène étroitement associé à la période des crises de l’Entre-deux-guerres, et est souvent évoqué dans sa description. Deux éléments, en particulier, tendent à distinguer l’expression de l’échappisme, à ce moment précis, des formes plus normales (et même bénéfiques), de l’idéation imaginaire.

Premièrement, l’échappisme des années vingt, et trente, tendait rapidement vers l’extrême. La lecture, par exemple, est louée de tout temps comme un véhicule d’expérience, et donc d’éducation, qui permet un dépassement de soi qui est autrement impossible pour l’individu particulier (quelque soit ses moyens financiers). Il est compris que l’accès imaginaire, ainsi gagné, permet non seulement le déplacement psychique (autant dans le temps que dans l’espace), mais permet, également, un partage des expériences psychologiques, des personnages présentés, ainsi que de leurs auteurs. Conçue et vécue, donc, comme un ajout à l’expérience réelle, l’exploration littéraire –même franchement fantastique– fournit une expansion très importante de la sagesse personnelle. Et les mêmes commentaires s’appliquent, au cinéma, et aux autres arts. Passer trop de temps dans le royaume imaginaire, par contre, cesse d’être un exercice d’éducation (où même d’évasion récréative salutaire) pour devenir une fuite devant la réalité et ses responsabilités. Les moyens employés pour échapper, aussi, peuvent devenir plus extrêmes, passant de la littérature, et de la spéculation consciemment imaginaire, vers la recherche d’une véritable vie alternative, souvent fondée dans la consommation de produits psychotropes, tel l’alcool.

Mais la deuxième particularité de l’échappisme de l’Entre-deux-guerres, et la plus importante, résidait dans sa généralisation. Car l’évasion, pendant cette période –incluant l’évasion extrême et pathologique– se présentait en phénomène non plus uniquement personnel, mais collectif, de sort que la société, au complète, semblait vouloir s’échapper à elle-même.

L’Allemagne au cours de la république de Weimar (1918 – 1933)

— Les boites de nuit, comme point focal et métaphore d’évasion: Christopher Isherwood, “Adieu à Berlin”, “Cabaret”

Le point de référence littéraire, avec lequel la description de ce phénomène fut léguée aux générations subséquentes, ainsi que le point d’entrée initiatique par où passèrent tant de nouveaux adeptes de cette mode d’évasion, se situa dans les fameuses “boites de nuit” de l’époque –des plus fastes aux plus minables– caractérisées en Amérique par les débits de boisson interdits de la Prohibition (les “speakeasy”), et en Europe, par le “théâtre magique” de Hermann Hesse (voire: l’Ange Bleu de Heinrich Mann).

En 1939 un roman fut publié à ce sujet par Christopher Isherwood (1904 – 1986), qui décrit les expériences de l’auteur dans le monde de plaisir parallèle qu’il découvrit à Berlin (1929 – 1932). Ce livre (“Adieu à Berlin”) servit d’inspiration pour un pièce sur Broadway (1951) et un film (1955) intitulés “Je suis une camera” (I Am a Camera), (titre qui souligne l’intention de l’auteur de s’offrir en témoin, naturel et passif, devant les faits observés); et pour une production musicale de Broadway, “Cabaret” (1966), qui aboutit dans le film de grand succès, paru en 1972.

Le récit change, certes, au cours de cette évolution. Le premier rôle masculin, est tantôt américain, tantôt britannique, et pour la vedette de cabaret, Sally Bowles, ce serait l’inverse: britannique d’abord et américaine par la suite. L’homosexualité d’Isherwood, aussi (et en conséquence la perspective détachée de l’histoire), sont partiellement compromises par l’intrigue romantique homme-femme avancée dans “Je suis une camera” (et avec un peu plus de nuance dans “Cabaret”). Pourtant, l’essentiel du livre est conservé à travers le tout, c’est à dire: la fascination d’Isherwood, en bohème marginal –intellectuel et auteur– devant les artistes (et habitués) qui animent cette société de plaisir, dont il habite familièrement les chambres, et partage les débauches.

Nous nous y trouvons en continuité (mais en rupture à la fois) –dans l’esprit, et dans le ton– avec les regrets exprimés par les chroniqueurs Parisiens du siècle précédent. Car Isherwood, comparativement, ne regrette rien. La nature fondamentalement tragique du monde dépeint est embrouillée, pour lui, dans un doux sentiment de chagrin nostalgique, exprimée avec simplicité dans le premier titre: “Àdieu à Berlin”; une nostalgie ressentie devant l’éloignement personnel d’Isherwood, bien sûr, mais aussi devant la suppression générale de toute cette société d’exception, dans la sévérité morale des Fascistes triomphaux, à partir de 1933.

Christopher Isherwood 1904 – 1986

Avec une subjectivité de jeunesse totale, alors, comme un enfant qui ferment les yeux: Isherwood fait disparaître le tout –personnes et lieux– en dirigeant sa “camera” ailleurs. Pourtant, le souvenir collectif de cet épisode culturel –aussi bref que influent– reste profondément marqué par les impressions de cet auteur.

— Cabaret et L’Ange Bleu

Outre l’évolution conceptuelle du film Cabaret (à partir du roman de jeunesse de Christopher Isherwood), il existe, aussi, une ligne de filiation cinématographique, très évidente, qui lie ce film à l’Ange Bleu.

Cabaret, film, 1972

Toute personne ayant visionné les deux films ne pourrait que faire ce rapprochement, je crois, car tout dans les caractères secondaires, et dans le décor du Kit Kat Club (Cabaret), semblent relever d’une réédition des elements de l’Ange Bleu. Les femmes pochées et désabusées de l’orchestre, par exemple, ainsi que le Maître de Cérémonie (et la vedette chanteuse elle-même), portent des costumes inspirés du film précédent. La même atmosphère de glamour décrépite habite les deux, et la même présentation sardonique des réalités crues (“even the orchestra is Bea-u-ti-ful!”).

Pour plusieurs, le véritable caractère fétiche du deuxième film (Cabaret) n’est pas celui de la chanteuse Sally Bowles (Liza Minnelli), mais plutôt celui du Maître de Cérémonie (Joel Grey). Ce personnage reflète, dans son autorité, le caractère précédent de Kiepert (magicien, directeur de troupe et gérant de Lola Lola); mais dans sa perversité complice, il s’approche aussi au clown –muet, fatigué, se déplaçant au ralenti, et probablement drogué– qui hante les premiers scènes de L’Ange Bleu. Dans cet amalgame, le M.C. se présente à la fois en diable (dirigeant la misère de ses collaborateurs) et en damné (la proie et le produit, lui-même, de ce milieu).

Dés le premier chanson du film (“Willkommen”), ce caractère complexe présente directement le phénomène d’évasion qui attire son clientèle. Il loue la nature échappatoire du Cabaret: où des personnes, riches ou pauvres, désespérées devant le sort, ruinées par la guerre (ou par la crise), parfois objectivement trop pauvre, même, pour vivre, viennent toujours dépenser leur argent, dans le faux espoir d’échapper aux détresses réelles. Il évoque fidèlement, ainsi, une industrie frauduleuse où des travailleurs encore plus misérables (prostituées, artistes, barmans, et videurs) exploitent cyniquement la clientèle (leurs “patients”), mais qui sont déchus, eux-mêmes, de la liberté et de la dignité, en ce faisant.

Il y a, donc, une continuité évidente (entre l’Ange Bleu et Cabaret), dans la matière et dans les lieux. Dans le ton, cependant, et dans les sympathies excités parmi les auditeurs, il s’est produit un changement énorme pendant les trente années qui séparent ces ouvrages. Car de par une étrange alchimie affective, et sans que la nature des phénomènes décrits ne soit changée, les sentiments de mépris et de dégoût délibérément sollicités par Heinrich Mann se sont transformés dans une pulsion d’attirance positive! Et ce qui se présentait, jadis, en faits sordides, se recommande en détails caractéristiques, presque charmants!

Joel Grey (1932 – ); le “Maître de Cérémonie”, Cabaret, 1972

Or, toutes les contradictions internes de Cabaret, ainsi qui ses différences à l’égard de l’Ange Bleu, sont distillées dans le rôle de Sally Bowles, peint d’après une personne tout à fait réelle, et bien connue de Christopher Isherwood, l’enfant terrible britannique: Jean Ross (1911 – 1973).

— La réalité des personnages: Christopher Isherwood et Jean Ross

Isherwood et Ross étaient tous deux issus de l’élite luxueuse du Royaume Uni Impérial de l’Avant-Guerre: ils étaient tous deux surdoués, et tous deux chassés d’écoles prestigieuses.

Toute jeune, Jean Ross suivait un chemin artistique, provocant et amoral, d’actrice, de modèle, de chanteuse et (éventuellement) de critique. Un peu plus tard (après sa période “Cabaret” en Allemagne), elle s’est transformée, à l’âge de 25 ans, en Marxiste Stalinienne, écrivaine de propagande en Espagne pendant la Guerre Civile (1936 – 1939). Apparemment, la politique révolutionnaire lui fournit une vocation durable. Car par la suite, ce fut le Communisme (et non l’Art) qui constitua sa passion principale.

Christopher Isherwood, aussi, se trouvait profondément aliéné face aux valeurs de ses origines. Car si Isherwood, père, avait été aristocrate, soldat professionnel, et mourut dans la Première Guerre, son fils Christopher (Marxiste et Anti-Impérialiste) évita complètement le service militaire au cours de la Deuxième, s’exilant, en Amérique, pour ce faire. Or, au moment des événements romancés, sa vie d’écrivain hédoniste l’avait amené à Berlin (1929). Et c’est alors qu’il embrassa, avec enthousiasme, la vie nocturne dans cet environnement extraordinaire, devenant camarade de chambre (et complice homosexuel), de l’artiste féminine, agressivement aventurière, qui fut, à cette époque, Jean Ross: elle à vingt ans, lui à vingt-six.

Jean Ross 1911 – 1973

En essence, donc, tous deux étaient des jeunes exilés, touristes culturels, de la classe élite.

–Où la misère licencieuse devient un but idéel

Traditionnellement, c’étaient uniquement les clients (des mauvais lieux) qui cherchaient (de manière volontaire) l’illusion de liberté dans la débauche. Les travailleurs de l’industrie du vice, eux, y accédaient surtout, par voie d’obligation et de contrainte.

Charles Baudelaire (1821 – 1867), par exemple, ne se serait jamais volontairement identifié au personnel servant, tandis que sa maîtresse attitrée, Jeanne Duval (1820 – 186x) en faisait partie d’emblée, par l’obligation du sort (assortie, bien sûr, de talents particuliers). En type littéraire, donc, le caractère vicieux de Lola Lola en est un manifestement imposé par le destin; un produit organique de la débauche commercialement systématisée. Et c’est pour cette raison que son personnage, même prédateur et cruel, excite toujours notre sympathie, dans la mesure qu’elle ait pu surmonter, ainsi, la tyrannie des circonstances.

Mais que peut-on dire du nouveau désir à la mode (de ces enfants d’élite), de quitter le statut privilégié de client et de patron –d’homme ou de femme “du monde”– pour vouloir reproduire la vie (à la manière de Jean Ross) des personnes normalement affectées à la satisfaction de leurs désirs et à l’alimentation de leurs fantasmes ?

Liza Minnelli (1946 – ) dans le rôle de Sally Bowles, Cabaret, 1972

Manifestement, le personnage mi-fictif, Sally Bowles, n’est aucunement adaptée à son milieu d’adoption (et cela en opposition évidente avec ses prétentions, tant vives, au cynisme sophistiqué). Car elle est essentiellement naïve, bon enfant, et spontanément généreuse — autant de son caractère que de sa personne: “aussi fatale” (d’après le portrait complice mais lucide de Christopher Isherwood), “qu’une pastille de menthe après le souper”. Nous sommes très loin, alors, des personnages plus natifs: de Lola Lola, de Giepert, du Clown, et du Maître de Cérémonie! À la fin, le caractère de Sally Bowles (peint en imitation de Mlle. Ross) se révèle autant mystifié, à l’intérieur de ce système d’illusion commerciale, qu’en était la clientèle payante.

— Un idéal esthétique, et un enthousiasme futur, qui échappèrent à la compréhension, et aux intentions, de ses créateurs

Toutes ces contradictions furent bien connues des créateurs du film Cabaret. Elles étaient, d’ailleurs, parfaitement comprises de Christopher Isherwood, lui-même. Et il ne manquait pas, à l’un comme aux autres, de réflexes artistiques pour en tirer les leçons. L’illusion de pouvoir, par exemple, dont Sally Bowles se vante si vigoureusement en remémorant ses aventures casuels, se révèle d’une sordidité pénible, aussi, à l’occasion d’un avortement dangereux et éprouvant. De la mème maniéré, l’amoralité flexible de l’échappatoire Cabaret est rondement critiquée dans une dernière scène où le Maître de Cérémonie incorpore, dans son costume, les emblèmes du Parti Nazi.

Mais de la mème façon que les leçons morales de l’Ange Bleu furent occultées devant l’enthousiasme engendré par la puissance sexuelle de Marlène Deitrich, les réflexions critiques soulevées par “Adieu à Berlin” et “Cabaret” furent vite oubliées dans l’attrait d’une évasion dans la décadence (et pour l’élite d’une évasion dans la misère volontaire) suscité par les exemples de Christopher Isherwood, de Jean Ross, et (quarante ans plus tard), par celui de Liza Minnelli.

Or, ce fut cette mode échappiste (de nostalgie dans la décadence et dans la misère de l’Entre-deux-guerres) qui était ainsi léguée aux générations futures –aux adolescents presque religieusement émulatrices– de la Contre-Culture du deuxième moité du vingtième siècle.

Le club “Eldorado”; fermé en 1933, et converti en locale Nazi

Poursuivre la lecture du texte en séquence linéaire… (Tome Premier : L’euthanasie et le choix — Partie C : l’euthanasie et la médecine — Section III : Une société en rupture — Chapitre : Le regard américain tourné de nouveau vers le Vieux Continent; un lien de destin inéluctable; le tourisme artistique et intellectuel)

Un personnage politique tout à fait extraordinaire : Féministe, Marxiste, et Eugéniste

(Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie C : L’euthanasie et l’idéologie — Section II : Une description des sources idéologiques de l’euthanasie en Occident — Chapitre : Un personnage politique tout à fait extraordinaire : Féministe, Marxiste, et Eugéniste)

— Une alliance savante de nature et d’art, où l’effet de l’un se voit avantageusement rehaussé par l’autre

La juxtaposition de courage dans la fragilité, qui fut présenté par Helen Keller comme caractère publique, rendait la tache de ses adversaires extrêmement difficile. Car toute attaque directe ne faisait qu’augmenter son pouvoir. Et Helen Keller en était pleinement consciente.

En plus de son intelligence native, et de son éducation avancée, elle exploitait sciemment et magistralement les cartes émotives de son handicap et de sa nature féminine. Mais qui pourrait lui rapprocher ces faits ? L’avantage ainsi gagné ne pourrait jamais fournir un contrepoids suffisant pour pallier aux désavantages énormes qui lui étaient imposés par le sort. Or, le miracle de Helen Keller réside dans l’effet monumental qu’elle ait réussi à produire, en utilisant chaque atome de potentiel dans sa personne et dans ces circonstances.

Habituellement, bien-sûr, de tels caractères ne sont que des personnes-fétiche largement inarticulées, sorties uniquement pour solliciter une réponse émotive; et leurs adversaires parviennent souvent à les neutraliser, dans cet esprit, en les accueillant chaudement avec une condescendance exagérément protectrice. Il en résulte une situation, alors, où les manipulateurs oppositionnels peuvent projeter, à leur égard, une présomption de superficialité dans la compréhension des idées en cause, tout en les témoignant un respect des plus effusif. Dans le cas d’Helen Keller, cependant, de telles stratégies risquaient de se retourner rudement contre leurs inventeurs, car au contraire de la règle générale, son érudition faisaient en tout point un complément digne à la sympathie humaine qu’elle inspirait.

En somme, Helen Keller se trouvait objectivement au-dessus des généralités. En plus de ses preuves de caractère exceptionnel, fournies par le seul fait de pouvoir fonctionner dans la vie active en dépit de son handicap extrême; en plus de sa feuille de route à l’avant-garde dans l’organisation de l’éducation des sourds et des aveugles; et en plus de son rôle d’agitatrice de la gauche révolutionnaire: Helen faisait également partie de la première vague de femmes qui demandait un statut d’égalité, non pas par voie de champions idéologiques interposés, mais personnellement, agissant dans son nom propre.

Pas –pour souligner la grandeur de l’exploit– dans un monde comme celui de la deuxième moitie du vingtième siècle, là où des lois déjà existants, d’égalité des personnes, ne demandaient mieux qu’à être résolument invoquées, mais bien: dans un monde ou les femmes, universellement, n’avait pas le droit de vote, et même pas –dans le système Britannique qui prévalait au Canada– le statut de « personne » devant la loi; et –chose particulièrement difficile à comprendre pleinement de nos jours (là où la pénicilline, la pilule, et l’avortement promettent des remèdes ponctuels aux importunités de la biologie): dans un monde ou les maladies « sociales » mutilaient et tuaient, tandis que les relations sexuelles étaient presque indissociables des responsabilités de la grossesse.

— Le caractère féminin, avant-garde, de Mlle. Keller

Traditionnellement, le portrait littéraire de la femme romantique se restreignait à cette pauvre héroïne qui ne faisait que se complaire, dans son émotivité et dans son impuissance de femme, en attendant l’arrivé du héros sauveur (selon Edmund Spenser, 1552 – 1599, La Reine des fées) ou encore (selon la tendance anti-conventionnelle), cette nouvelle héroïne, torturée, qui se perdrait dans le triste labyrinthe de l’adultère et de l’aliénation sociale, telle que décrite par Tolstoi (Anna Karina) ou par Flaubert (Mme Bovary); et au quel sujet, ironiquement: même la révolte sociale est articulée à travers l’intrigue sexuelle. Car, il semble que l’on imaginait, paradoxalement, que l’évolution personnelle des femmes ait du se produire à l’intérieur des rôles existants.

Les penseurs masculins cités, par exemple, spéculaient (au sujet des femmes) sur différentes formes de relations sexuelles avec les hommes, et alors sur différents contextes d’enfantement; mais ils ne remettaient pas en cause cette prémisse essentielle, voulant que la vie des femme serait définie, d’une façon ou d’une autre –et apparemment pour toujours– par ces relations, et par cet enfantement. La notion plus récente, d’un être humain polyvalent dont le caractère essentiel, et le rayonnement des agissements, ne seraient plus déterminés, uniquement, par la division biologique des rôles sexuelles, était pour l’instant presque inouïe, en dépit de quelques exemples frappants connus de tous (comme une Marie Curé dans la recherche scientifique, ou une George Eliott dans la littérature).

De plus, sous l’enseigne du militarisme montant, même cette ébauche d’exploration subjective était largement répudiée dans une demande impérative aux femmes modernes d’offrir leurs fils et leurs maris en chair de canon; et une demande également impérative (en plus de fabriquer les obus requis sur la champ de bataille) de se consacrer au devoir sacré d’offrir une progéniture maximale au service de la Patrie. L’image offerte à ce moment, alors, aux femmes comme modèle identitaire, était surtout celle de la femme féroce et fière des Spartes –tant étudiée sur les bancs d’école pendant cette période– des femmes qui se disaient les seules au monde à s’enfanter de vraies hommes; des femmes qui demandaient froidement, à leurs fils, aucune faiblesse: qu’ils rentrent à la maison victorieux, ou qu’ils ne rentrent pas du tout (“en portant leurs boucliers”, selon les Moralia de Plutarque, 49 – 125 A.D, “…ou couchés dessus”).

La femme, contemporaine des exploits d’Helen Keller, était ainsi retenue: par la nature, dans la spécificité de sa biologie; par la société, dans un ensemble légal qui l’empêchait de fonctionner de façon adulte et autonome; et finalement, par la conjoncture politique ponctuelle, qui demandait qu’elle exprime sa ferveur patriotique par un enfantement maximal, conçu en geste guerrier, et représenté comme l’équivalent féminin du sacrifice demandé des hommes, sur le champ le bataille.

Cependant (et nonobstant), Helen, elle-même, faisait partie de cette petite fraction, parmi la gent féminine d’antan, qui répudiait délibérément (ou par nécessité) les formes décrites ci-haut; qui s’obstinait à se représenter personnellement plutôt que d’accepter les modèles littéraires et politiques proposés par les hommes autour (quelque soit leur sympathie pour la condition féminine); et qui auraient ultimement obtenu gain de cause dans leurs revendications d’égalité: dans un degré absolument inconcevable pour les témoins de leur génération, et même pour tout dire, bien au-delà de leurs propres espérances.

Alors, il est peut-être difficile de voir, à notre distance temporelle et à première vue –à travers la délicatesse toujours soigneusement étudiée de son style d’écriture féminine du début du siècle dernier– mais une fois dépassé ce premier niveau de sensibilité conventionnelle, nous nous trouvons devant une dureté sans compromis: la frêle forme de la fille prodige, sourde-aveugle de classe dominante, est habitée, en fait, par quelque chose d’entièrement différente. Helen Keller, dans son caractère de femme, que ce soit délibérément, ou par l’effet de son destin particulier, dépassait de loin son époque immédiate. Visiblement, elle répondait d’une image romantique du lexique néo-primitive, encore bien plus radicale et bien plus pur: celle de la véritable femme d’action, à l’image d’une Jean d’Arc, la Pucelle Armée; et même, si je ne me trompe pas: celle de la Valkyrie, ce modèle iconique, sorti de la préhistoire nordique, d’une femme idéale, maîtresse des forets, des mers, et des champs de bataille, dont elle partagerait, avec les héros masculins, les mêmes gloires et les mêmes dangers.

— Une contradiction quelque peu décevante dans les conclusions annoncées

Mais n’est-il pas toujours vrai que cet esprit supérieur, tant révolutionnaire au niveau de ses habilités –et de son sexe– le serait tout autant face aux grands enjeux ponctuels ? Au sujet de la Guerre et de la Paix ? Au sujet de l’humanité, et de la protection des victimes ? Ne peut-on pas présumer qu’un tel caractère s’érigerait, avec toute la force de sa nature, en opposition aux excès tragiques de son époque ?

Et bien malheureusement, si notre but n’est pas uniquement de louanger notre héroïne présente, mais également, de porter sur son caractère un regard plus profonde (et plus honnête): la réponse, je crois, ne serait pas si évidente.

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La Reine des Fées (Faerie Queene), Edmund Spenser (1552 – 1599). Publié 1590, d’une superbe virtuosité poétique, une grande inspiration pour les romantiques du dix-neuvième: ce livre fut le premier conservé uniquement en forme imprimée, aucun manuscrit ayant survécu. Illustration (1897) de Walter Crane (1845 – 1915)

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Poursuivre la lecture du texte en séquence linéaire… (Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie C : L’euthanasie et l’idéologie — Section II : Une description des sources idéologiques de l’euthanasie en Occident — Chapitre: Un personnage politique tout à fait extraordinaire : Féministe, Marxiste, et Eugéniste — Helen Keller et le Pacifisme: une tactique ponctuelle des révolutionnaires internationalistes)