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B-I-Chaptire 2 : Vedettes québécoises et le suicide : Pauline Julien et Gérald Godin - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

B-I-Chaptire 2 : Vedettes québécoises et le suicide : Pauline Julien et Gérald Godin

Pauline Julien et Gérald Godin

– spécificité politique du Québec

    Étant donné que la première législation canadienne au sujet de l’euthanasie fut adoptée au Québec, il me semblerait à propos de signaler, aussi, les prétentions et les traditions plus larges des Québécois, de servir, en quelque sorte, comme l’avant-garde de la révolution progressiste au Canada, ou plus correctement, de tout enthousiasme politique : car les tendances de droit sont très bien illustrées, également, dans l’histoire du Québec, dont le régime de Maurice Duplessis (oncle germain de Pauline Julien), qui fut nommé par la suite, la « Grande Noirceur » (qui ne fut, en fait, rien de moins qu’un gouvernement proto-fasciste ; et qui avait non seulement survécu le grand déblayage de la Deuxième Guerre, mais a même pu fleurir encore — à l’intérieure du bloc allié victorieux — grâce au statut protégé  de province Canadienne.)

     Mais de tous les enthousiasmes qui auraient placé le Québec dans une position qui le distingue de ses voisins, nous devons nommer, sans contredit, le mouvement d’indépendance nationaliste Québécoise, lui-même, qui dominait pendant au moins un demi-siècle, non-seulement le paysage politique dans cette province, mais fournissait, également, le sous-texte inéluctable de toute politique fédérale Canadienne.  Car de la même manière que la société, jadis, demandait « Que veulent les femmes ? » (et peut-être aujourd’hui : «  Que veulent les personnes handicapés ? ») à partir des années soixante, jusqu’aux années deux mille (et encore) la grande question récurrente fut “ What  does Québec want ?”

     Les avertis reconnaitront, ici, peut-être — dans mon ton presque involontaire de moquerie amicale — la jalousie pathétique des « blokes » (anglo-saxons) Canadiens qui n’auraient pas su trouver, eux, dans cette période mouvementée, rien d’équivalent pour embraser l’imagination.

     Et en tout sérieux il y en a de quoi : Un mouvement bâti sur le ressentiment d’une conquête vielle de deux cents ans, jamais acceptée celle-ci, puisque les vainqueurs et les vaincus ne pouvaient pas se métisser effectivement — même si ils l’auraient voulus : séparés comme ils l’étaient par les attributs sociaux primaires de la langue et de la religion ; héritiers, en fait, d’une lutte fratricide presque millénaire entre Franco-Gaulois-Normands, et Normands-Anglo-Saxons, qui se poursuivaient de plus belle, au Québec, dans la compétition entre cultures et populations, en dépit du fait que les pays d’origines, la Grande-Bretagne et la France, étaient non seulement devenus des alliés depuis ce temps, mais étaient actuellement en voie de s’intégrer politiquement et économiquement au niveau supranational.

    Un mélange enivrant de Nationalisme et de Socialisme, donc – et même du Communisme pour un 20% des répondants – une identification romantique avec la mythologie des pays du tiers monde qui s’affranchissaient des puissances coloniales : en Afrique,  en Asie, en Amérique Latine ; l’Algérie, le Vietnam, Cuba — et même plus poignant encore — les histoires récentes de l’Europe : l’Italie de Garibaldi, La Grèce de Lord Byron, la Servie de Prospect, enfin, toutes les passions nationales du dix-neuvième siècle qui rejaillissait au milieu du vingtième  — hybridées, aussi, avec toute la puissance du Marxisme, des psychédéliques, et du Free Love des années soixante ; au milieu du Canada, enfin, un pays débordant de richesse, et de liberté personnelle.

     Le Québec aux Québécois ! Le Québec L-i-b-r-e ! Un gonflement de confiance, de fierté et d’orgueil ethno-nationale qui se réveillait dans ce moment comme un feu jaillit des braises dormantes, au son martial des bombes posées par la Front de Libération du Québec (FLQ). Voilà un état d’âme et de société pour laquelle l’adjectif « enivrant » ne parvient qu’à donner un pâle reflet.

Il s’en suivit, qu’en Octobre 1970, la société québécoise fut assujettie à la loi martiale suite à une longue série de d’actes terroristes (surtout des bombes qui firent – malgré les précautions de leurs auteurs — quelques victimes), et qui culmina dans l’enlèvement de James Cross (diplomate britannique) et dans le meurtre politique de Pierre Laporte (Vice-premier Ministre, et Ministre du Travail du Québec).

     Mais le mouvement révolutionnaire terroriste, lui-même, était rapidement dépassé par l’action démocratique avec la formation de l’RIN (Rassemblement pour l’Independence Nationale) et surtout de son successeur, le Parti Québécois, qui aurait amené la réalisation de l’indépendance du Québec à quelque dixièmes d’un point de pourcentage près, suite à la formation de gouvernements provinciaux indépendantistes, la fractionnement totale des partis fédérales, et enfin les deux referenda épiques tenu sur le sujet de l’indépendance du Québec (1980 et 1995)  diluée entretemps dans de nouvelles propositions (ratées) de Souveraineté-Association avec le Canada (Lac Meech, 1987, Charlottetown, 1992).

     Parmi la clientèle première, c’est-à-dire, parmi la basse identitaire dite « de souche » ou encore « pure laine » (soit les descendants des colons de la Nouvelle France qui formait encore 80% de la population québécoise) l’option indépendance fut favorablement reçue dans une proportion au-delà des soixante pourcents. Pourtant, étant donné la réalité que .6 fois .8 ne fait que .48 … on peut épargner au lecteur un rappel, possiblement amer, des résultats.

     Mais selon le devis imprimé sur les plaques d’immatriculation des automobiles québécoises : « Je me Souviens ». Et le 15 Novembre 1976, soirée de l’élection du premier gouvernement du Parti Québécois — majoritaire de surcroit (quoiqu’élu avec seulement 40% des voix, grâce au fractionnement de la vote par les partis traditionnels) — fut une occasion inoubliable pour tous ceux qui l’aurait vécu. Ce jour-là, les Québécois (incluant l’auteur de ces lignes) sont spontanément descendus dans la rue (en dépit du temps maussade et pluvieux du mois de Novembre), pour finir la soirée dans des amphithéâtres sportifs, à travers la province, ou la foule ne se lassait jamais de scander son message triomphal, se calmant seulement quelques instants pour écouter les prophéties exaltées de leurs idoles/chefs. Et parmi celles-ci, il y en avait deux, et pas les moindres, qui se nommaient Pauline Julien, et Gérald Godin.

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