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- Mystère du choix subjectif devant le suicide assisté et l’euthanasie - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

— Mystère du choix subjectif devant le suicide assisté et l’euthanasie

Paulin Julien, Gerald Godin et Terry Fox : Trois personnes ; trois caractères ; trois choix

     Gerald Godin et Pauline Julien se sont mariées, en 1990, après 27 ans de de vie commune, et 6 ans après les débuts de leur cohabitation avec les contraints et l’inévitabilité du cancer à Gerald. Ce sont des faits qui nous témoignent d’une preuve très forte de leur amour. Les archives contiennent, d’ailleurs, plusieurs images attendrissantes de la présence publique de Pauline auprès de Gerald. Et par un autre de ces étranges ironies du sort, Pauline Julien fut, aussi, touchée par une forme d’aaphasie (dégénérative celle-ci) qui aurait fortement contribué à sa retraite de la scène. Et puis, comme nous le savons : à l’encontre directe de l’exemple de Gerald Godin, et quatre ans, seulement, après le décès de ce dernier, Pauline Julien s’est donnée la mort en Octobre 1998.

     Or, ce suicide fut accueilli, par les admirateurs de Pauline, comme un geste de courage posé devant un destin cruel : femme de soixante-dix ans ; carrière hypothéquée par la transformation de sa voix ; appartenant à une génération de vedettes dont le moteur rassembleur du rêve nationaliste (et l’à-propos sociétale dont elles en jouissaient), fut rudement déconfit (pour la deuxième fois) au referendum infructueux de 1995.

     Solitaire, privée de son compagnon de vie, furent également évoqué en raisons nécessaires : le caractère passionné de la décédée ; sa tendance manique ; sa prédilection à choisir un rythme de vie qui en risquerait savamment la durée ; l’habitude de jouir de grandes capacités ; et l’habitude de vivre de grands moments.

     Malheureusement, il y avait aussi une histoire également lourde, de symétrie inverse : d’un sens d’insuffisance ; d’une dépression récurrente ; et fatalement (en ce qui concerne notre matière de discussion actuelle) d’un attrait certain, et de longue date, vers le suicide.

     Si j’osais, moi-même, avancer une impression gagnée de loin, à la manière opiniâtre et ignorante de tout admirateur publique, je dirais que ce couple présentait un admirable équilibre de caractère, entre la stabilité de Gerald et la volatilité de Pauline ; que ce fut un couple d’une grande beauté poétique. Et peut-être, la différence apparente d’attitude, qui fut affichée par eux devant le dépérissement physique, ne fut que le simple résultat de ce fait inaltérable : que Gerald avait encore Pauline, mais que Pauline n’avait plus Gerald.

     Pourtant, il serait probablement inutile de chercher trop assidûment les raisons des choix illustrés ici. À la fin, nous restons muets devant le mystère subjectif de l’autre.

— Résonance sociale des choix épousés par le vedettariat ; un public enthousiaste, ambivalent, et capricieux

Décidément, les personnes publiques, qui se trouvent à personnifier ces choix dans l’imagination du peuple, épousent des lignes conductrices, personnelles, qui peuvent être franchement opposées les uns aux autres, mais qui résonnent tout aussi profondément dans la conscience populaire. De ce fait, il faudrait toujours s’en souvenir que le fort pourcentage des Québécois qui valida le choix suicidaire de Pauline Julien, et la proportion similaire qui appuie l’option de suicide médicalement assisté, n’enlèvent rien aux chiffres similairement élevés des gens qui firent (et qui font toujours) l’éloge de Terry fox ou de Gerald Godin.

     En fait, ces deux majorités abritent une masse commune, fondamentalement ambivalente, de personnes qui montrent un enthousiasme égal dans les deux cas — tout naturellement, d’ailleurs — car dans leur grande majorité, il leur manque les balises personnelles qui seraient nécessaires pour la formation d’opinions propres ; et elles ne font, ainsi, que vibrer dans l’empathie générale, au diapason des vedettes du moment. Pourtant, ce ne sont pas les membres bien intentionnés du grand public bien-portant qui doivent vivre directement – dans l’immédiat du quotidien – avec les présomptions suicidaires qui sont renforcies par des lois qui proposent l’euthanasie comme « aide médicale à mourir » ; et étant donné que la loi doit faire la part des choses, il serait important d’examiner la vraie situation quantitative — face aux choix de vie réellement épousés — parmi l’ensemble des malades/mourants/handicapés.

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