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la regarde des bien-portants : différence de perception fondée dans la différence expérientielle ; nature changeante de l’opinion publique - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

la regarde des bien-portants : différence de perception fondée dans la différence expérientielle ; nature changeante de l’opinion publique


 Marathon de l’Espoir : 12 Avril au 1 Septembre, 1980 ; 143 jours ;
5,373 kilomètres

     Pour la plupart, les gens bien-portants – incluant les professionnels de la santé — ne possèdent pas, encore, les expériences requises pour faire de jugements personnels — fondés dans la profondeur du vécu direct – ni de la maladie, ni de la souffrance, ni des déficits physiques. Ils sont, donc, susceptibles d’épouser les opinions de ceux qui en possèdent, et qui présentent, aussi, des histoires personnelles plus saisissantes ; ceux dont le sort et les gestes font vibrer les émotions et évoquent l’admiration.

Et c’est ainsi, que ceux qui ne connaissent, de l’adversité physique, que des vagues peurs reléguées au futur, peuvent facilement conclure que, ‘rendu la’, elles préfèreraient mourir, plutôt que de continuer une vie diminuée et souffrante. Et pour suggérer et confirmer cette perception, ils existent des gens bien en vue, telle une Sue Rodriguez, un Robin Williams, ou encore une Pauline Julien, dont la peur et le dégout de la souffrance, ou de l’affaiblissement appréhendé, sont tels qu’ils forment réellement des résolutions fermes de suicide. Alors, dans certaines saisons médiatiques, l’enthousiasme témoigné pour la noblesse suicidaire bat très fort dans l’esprit populaire.

     En revanche, l’effet contraire se produit tout aussi facilement, et notamment dans le phénomène Terry Fox, à travers lequel la lutte à outrance, contre l’adversité et la mort, aurait pris les ampleurs d’un véritable mouvement de masse.

 — Terry Fox

     Terry Fox avait le profil parfait, et parfaitement sans ambiguïté, pour galvaniser l’opinion publique. Jeune athlète des plus prometteurs, il fut atteint d’un cancer agressif, qui lui aurait pris une jambe, en partant, et la vie, par la suite. Il souffrait. Et dans sa souffrance il persévérait, non seulement à vivre, mais dans son projet de courir à travers le Canada ; de médiatiser, ainsi, la levée de fonds qui serviraient à la lutte collective contre le cancer.

     Au-delà de tout vraisemblance, Il s’obstinait à courir, chaque jour, l’équivalent d’un marathon complet ; et à la fin de sa journée, au lieu de se reposer, il assistait à des rassemblements organisés en son honneur, parfois dans de petits villages, et parfois dans les amphithéâtres des plus grandes villes. Il le faisait, jour après jour, avec ses prothèses frottant sur des plaies ouvertes. Il le faisait quand chaque pas forçait ses muscles et son cœur au-dessus des limites. Il le faisait, en fait, dans un état gravement malade, dont la gravité n’était parfaitement connue que de lui-même. Et il est, au sens mythique, littéralement mort en chemin, sans dévier de sa lutte pour la vie.

     Bref, le temps d’un été, à la rencontre de gens handicapés et souffrants, les paroles de validation du suicide n’étaient pas à l’ascendant dans le discours public. Au contraire. C’était partout la célébration du courage et les exhortations à la lutte ; à la persévérance ; à la victoire. Même si ce cette victoire ne serait qu’un refus de la soumission docile au dénouement certain — un refus tel qu’exprimé par le poète galloise, Dylan Thomas : « Do not go gently into that good night… »

     Plus près de chez nous, il y avait l’exemple tant attendrissant de Gerald Godin et de Pauline Julien, où nous pouvions constater, dans un seul couple d’amoureux — iconique, de longue date et fortement médiatisé – les deux motivations contraires, de survie pour l’un et de mort pour l’autre : la patience devant la perte des facultés, pour Gerald ; le suicide préemptif, pour Pauline.

Terry Fox, au repos

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