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Section : La "Pente Glissante" - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Section : La “Pente Glissante”

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(Tome Premier : L’euthanasie et le choix — Partie B : l’euthanasie et la clientèle — Section III : La « Pente Glissante »)

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Chapitre : La pente redoutée

— rappel de l’argument : son élaboration dans le contexte du passé, et sa nouvelle signifiance

Tel que décrit — au-delà de la décriminalisation du suicide simple — la logique de la liberté personnelle n’a pas su amener notre société jusqu’au point de cautionner le suicide assisté. Et arrivé à ce stade du récit, nous étions obligés de constater l’intrusion d’une imposition particulièrement malsaine, rendue inévitable, peut-être, par le contexte brouillé d’une société en transition, mais pas moins destructrice à l’égard de l’intégrité de notre system de lois : de prétendus faits objectifs —  largement factices dans l’occurrence — furent inventés pour soutenir la thèse que certains suicides soient « bien », non seulement dans le jugement subjectif du suicidaire, mais objectivement aussi, à la vue de tous.

     Il est à noter que la dimension subjective ne fut pas écartée pour autant, puisque le consentement du sujet était toujours nécessaire, seulement, d’après la méthode retenue : l’euthanasie se pratiquerait uniquement en autant que le sujet, et la société, la jugeait opportune ; les critères objectifs, alors, furent le gage de la légitimité du geste perçu de la perspective collective.

     Pourtant en surgissait immédiatement devant cette suggestion, l’objection voulant que les critères choisis – quels qu’ils soient – seraient sujets à l’interprétation de celui qui en ferait l’application; sujets à la contestation judiciaire;  et sujets à l’éventuelle révision par voie législative, judicaire, et administrative; ce qui mènerait le tout, assez rapidement, vers un élargissement de la pratique de l’euthanasie : nettement à l’extérieure des limites que d’aucuns pouvait juger acceptables, et certainement, à l’extérieure des buts initialement annoncés. Comme nous le savons, ces dangers parfaitement prévisibles furent relevés par les opposants de l’euthanasie.  Cependant, la décriminalisation a bel et bien eu lieu, en foi des propriétés limitatives imputées aux critères médicaux, ce qui nous impose, je soumets, un nouveau devoir d’examen rigoureuse à l’égard de ceux-ci.

     Or, dans le but d’évaluer la stabilité véritable d’un tel système, et de sa capacité de résister aux pressions anticipées, il serait nécessaire d’examiner deux choses distinctes: d’une part, la potentielle réelle des critères médicaux dits « objectifs » à limiter l’expansion future des pratiques suicidaires ; et de l’autre, l’importance des forces idéologiques et philosophiques qui nous poussent vers une telle expansion, c’est-à-dire la force d’élan de la libéralisation sociale vers un droit de suicide pur, et peut-être plus important encore, le poids pragmatique des forces économiques et sociales, complexes, qui semble favoriser, non seulement le droit à mourir convoité, mais quelque chose de bien plus dangereuse : l’éclosion d’un véritable régime d’euthanasie utilitaire, systémique.

     Ensemble, ces facteurs détermineront le danger réel dont la peur présente trouve son expression, le plus souvent, dans la métaphore colorée de la « pente glissante ».

     Cependant, – chose très importante à signaler ici : cette discussion de la “pente” n’aura aucunement le même sens qu’elle véhiculait, précédemment, quand le but de son utilisation fut d’empêcher carrément la légalisation de l’euthanasie. À cette époque, la reflexe des apôtres du changement, fut compréhensible et inévitable : de minimiser, sinon de nier — en moquerie complaisante — le phénomène tant redouté. Mais aujourd’hui, les circonstances sont radicalement différentes et nos attitudes sont, aussi, appelées à changer en conséquence. Car maintenant, il s’agit du réel : d’évaluer les facteurs qui influeront sur l’aboutissement d’une démarche franchement engagée.

      Il est possible, par exemple, dans le but d’obtenir l’assentiment de son conjoint, devant un investissement d’envergure, que l’on puisse vouloir minimiser l’étendu des réparations requises pour opérer une véhicule « classique » de façon sécuritaire. Mais au moment de vouloir vraiment conduire une telle pièce de collection, un regard beaucoup plus critique et réaliste s’impose. Et de la même manière, face aujourd’hui, non plus à l’idée, mais bien à la réalité de l’euthanasie, un regarde lucide envers les risques de dérapage s’impose tout autant.

     Décidément, dans de tels cas, il n’y a aucun intérêt — pour personne — à ignorer l’importance véritable des éléments en jeu.

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