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Chapitre 2 (section « pente glissante ») Dynamique de la Pente : La solidité des bornes proposées et l’importance des forces qui les assaillent. - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Chapitre 2 (section « pente glissante ») Dynamique de la Pente : La solidité des bornes proposées et l’importance des forces qui les assaillent.

Borne frontalière Franco-belge, installée 1781 : exemple d’une véritable limite objective

– les bornes

    En premier lieu, les critères d’admissibilité à l’euthanasie volontaire fournissaient la définition des exceptions requises pour percer l’interdit du suicide assisté ; mais par la suite, ce sont, aussi, les bornes qui serviraient à limiter l’étendue de cette opération. En conséquence, la stabilité future du régime dépendra de la solidité de celles-ci, et de leur capacité de résister à de nouvelles poussées vers une libéralisation accrue.

    Simplement dit, si nous projetions d’empêcher le dérapage sur une pente inclinée, nous aurions besoin de barrières, à la fois aussi fortement construites dans leur structure interne, que solidement ancrées dans leur position. Or, dans le cas des critères/guides fournis par la décision Carter et les lois afférentes — au Québec, préalablement, et au Canada ensuite — cette solidité de construction, et de placement, nous en fait, je crois, cruellement défaut.

    Bien que j’encourage le lecteur à consulter les documents originaux, je présente ici, pour fin de discussion, un sommaire réducteur des éléments successivement retenus : dans la Loi 52 du Québec (2014) ; dans le Jugement Carter (2015) ; et dans la Loi Canadienne C-14 (2016) :

     « Sont admissible (sic) pour l’euthanasie volontaire (« aide médicale à mourir »), toute personne qui exhibe :

     1) problèmes de santé graves et irrémédiables (maladie, affectation, handicap)

     2) souffrances persistantes qui lui sont intolérables

     3) situation caractérisée par un déclin avancé et irréversible

     4) mort naturelle devenue raisonnablement prévisible »

     Voilà la matière exposée en bref. Mais avant d’entreprendre la critique de celle-ci, considérons d’abord, pour fin de comparaison, quelques exemples de vrais conditions objectives, c’est à dire de conditions qui peuvent être scientifiquement vérifiées à la satisfaction de tous.

— Base comparative, peu flatteuse, fournie par de critères objectifs communément employés

À la piscine municipale

    Prenons, par exemple, l’exigence formelle que le citoyen soit âgé d’au moins dix-huit ans pour exercer le droit de vote, ou encore, l’avertissement, courant dans les piscines publiques, que seulement les enfants mesurant, au minimum, trois pieds d’hauteur, puissent monter sur le tremplin de plongeon. Dans le premier cas, nous consultons les documents nécessaires ; dans le deuxième, nous plaçons l’enfant à côté de la règle peinte sur le mur ; et à l’exception de très rares cas, nous nous accordons immédiatement, entre témoins raisonnables, de la juste application du statut.

    Mais dans l’articulation des critères d’admissibilité pour l’aide médicale à mourir, nous nous trouvons devant un multitude de termes — de substantifs autant que d’adjectifs – qui n’admettent aucune interprétation commune et obligatoire :  « problèmes graves », « souffrances persistantesintolérables », « déclin avancé », « mort naturelleraisonnablement prévisible ». Ce sont autant d’imprécisions qui n’admettent pas, seulement, mais qui n’invitent et qui n’exigent, positivement, de la contestation constante et sans issue autre qu’une libéralisation complète.

     Considérez, s’il vous plait, dans notre exemple de piscine, un avertissement voulant que les enfants soient « grands » « assez grands » « vraiment grands » ou encore « raisonnablement grands » et je vous invite à imaginer les conséquences prévisibles … Ne serions-nous pas en droit, alors, d’exiger que les mêmes standards de rigueur puissent être appliqués, dans notre matière d’euthanasie volontaire – une véritable matière de vie et de mort — que tout enfant exigerait, impérativement, à la piscine du coin ?

Absence d’accord objectif au sujet de la valeur relative des vies humaines

     Plus fondamentalement, la notion d’objectivité sous-entend que tout être raisonnable partage le même jugement devant les mêmes faits. Mais nous savons, pour l’avoir observé, que différents individus affligés par les mêmes épreuves, réagissent avec des attitudes entièrement différentes ; et en particulier, une situation de handicap ou de souffrance qui semblerait invivable pour l’un, n’ébranlerait aucunement la volonté vitale de l’autre. Et c’est ainsi que nous découvrions une difficulté des plus coriaces – qui saute littéralement de la page, dirais-je —  dans le simple fait qu’il n’existe aucun accord concernant la valeur de la vie humaine dans telle ou telle circonstance : une difficulté plus que gênante, là où l’objectivité est proposée comme la pierre angulaire de notre démarche !

     Alors quelle serait la vraie nature des « critères » ainsi proposés, pour qualifier l’interdit de l’homicide en assistance au suicide, et pour limiter l’étendu de cette qualification ?

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