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- articulation de l’exception médicale ; une fausse distinction parmi les catégories de « souffrance » - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

– articulation de l’exception médicale ; une fausse distinction parmi les catégories de « souffrance »

Hôpital auxiliaire, Première Guerre Mondiale

     Toujours est-il, que le déficit résiduel d’appui populaire, face à la justification purement subjective du suicide assisté, fut surmontée grâce à cette présentation des arguments fondés dans une logique d’exceptions médicales objectives. Les apologistes du suicide rationnel auraient voulu, ainsi, représenter une certaine classe de suicidaires comme étant objectivement différente, et alors plus méritante de notre sympathie (ou de notre acharnement). Ce fut, bien sûr : la classe de suicidaires pour lesquelles l’insatisfaction avec la vie pouvait être associée à des conditions médicales.

     Les détails de la définition de cette classe de malheureux varient significativement d’instance en instance, mais dans son essence, elle revient toujours à la notion de « souffrances insupportables ». Or, une fois que le problème ait été qualifié de nature médicale, la solution le fut tout autant ; et c’est ainsi, que les professionnels de la santé furent soustraits aux pénalités prévues pour les actes homicides, en ce qui concerne l’assistance au suicide. Bien plus en fait, car tel que remarqué ci-haut (pour des raisons qui ne sont pas aussi facilement explicables) ils furent positivement mandatés par l’état (c’est-à-dire, collectivement obligés par celui-ci) à fournir la mort, essentiellement sur demande, comme traitement médical bénin, à toute personne qui satisferait aux critères de sélection : non seulement par l’assistance au suicide, mais bien, par voie d’euthanasie active.

     (Force est de souligner l’existence de nombreux intervenants qui contestent, de manière formelle, la réalité du mandat médical postulé ici, de « mort sur demande » : d’abord parmi ceux qui veulent minimiser la portée, de cette imposition contraignante, dans le but d’en faciliter l’application ; mais également, parmi ceux qui se donnent comme mission d’échapper à cette application et qui refusent, en conséquence, de céder la moindre conclusion qui puisse être préjudiciables au dénouement de litiges futurs. Et cette réticence se trouve justifiée, aussi, par la pluralité de politiques provinciales. Dans le contexte de ce livre, cependant, je préfère regarder, sans artifice, les structures et règlements en voie d’élaboration dans les provinces plus importantes, et je n’hésite pas à affirmer que mandat médical collectif de mort sur demande – sujet seulement à la satisfaction des critères d’admissibilité – il en existe bel et bien : dans maints endroits, à l’heure actuelle ; et, sans grand doute, uniformément, bientôt.)

     Un peu plus loin, je tenterais de faire la démonstration de la nature factice de ces distinctions — de médecin/homicide et de patient/suicidaire, exemptes de l’opération des lois générales — car ce ne sont, à mon avis, que des idées artificielles, manifestement sortis comme des lapins conceptuels du chapeau juridique. Pourtant, sans trop vouloir devancer la matière, on peut affirmer, ici, que tous les suicidaires sont en proie de « souffrances insupportables » — par définition — et qu’avec un peu de créativité, toutes les souffrances, aussi, peuvent être reliées aux causes « médicales », sinon par la voie physique, au moins par la voie de détresse psychologique.

     Logiquement, alors, le statut spécial de « souffrance médicale » ne résiste pas à l’analyse. Logiquement : tous les suicides sont égaux. Mais dans l’occurrence, cette distinction douteuse suffisait, tout de même, pour permettre l’adoption de ce mulet hybride, qui soit « l’aide médicale à mourir », même si les deux parents incompatibles de ce dernier — le suicide assisté, et l’euthanasie — ne furent jamais parvenus — ni l’un ni l’autre — à franchir, seules, le seuil de l’acceptation publique.

    Vu l’importance de ces faits, il serait rassurant de pouvoir imaginer que ceux-ci ne furent que les conclusions nécessaires d’une démarche rigoureuse et conséquente ; que ces résultats en sont le reflet d’un consensus social éclairé et unanime. Mais rare sont les initiatives politiques qui puissent trouver leurs origines dans un telle harmonie idéelle. Ce serait, au contraire, la division, le compromis, et la tactique contextuelle, plus ou moins bien ficelée, qui caractérisent, pour la plupart, celles-ci.

    Rien d’étonnant, alors, que l’instauration de « l’aide médicale à mourir » nous présente un tel profil, et rien de plus naturel, non plus, que le travail critique de révision qui soit, manifestement, requis après coup.

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