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- La véritable nature des critères d’admissibilité à l’euthanasie volontaire : des symboles de convenance temporaire, pour représenter des « inconnus » - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

— La véritable nature des critères d’admissibilité à l’euthanasie volontaire : des symboles de convenance temporaire, pour représenter des « inconnus »

Einstein, qui explique la dérivation de la Relativité Restreinte au cours d’un conférence, 1934

     Comme de fait, si je ne me trompe guère, d’expressions comme « fin de vie » ou « mort raisonnablement prévisible » ne sont que des symboles formels, semblable à l’« x », ou l’« y », qui représentent de quantités inconnues dans une expression algébrique. En soi, ils n’ont aucune signification, mais leur utilisation infère, par contre, qu’une valeur (ou des valeurs) réelle(s) se découvriront ultérieurement, dans la « solution » de cette expression. La seule chose qui importe, alors, dans l’emploie du symbole « intolérables souffrances » (et d’autres semblables) c’est l’affirmation qu’il en existent, bel et bien, de tels « souffrances ». Il n’y a aucune définition précise, remarquez bien — ni dans le jugement Carter ni dans les lois — de ce qui puissent vraiment être de tels phénomènes ; il n’y a seulement qu’un appel à la foi du témoin (fondée chez la personne bien-portante dans la spéculation craintive au sujet d’un futur inconnu) qu’il en existe réellement, quitte à les élaborer plus tard, à travers le jeu politique de compromis, et la contestation judiciaire.

     Et encore ! Car si nous prenons, au premier degré, la formulation « souffrances persistantes qui lui sont intolérables », toute possibilité d’accord commun, sur les limites projetées, disparait de nouveau dans les brumes d’une subjectivité parfaite.

     N’y a-t-il pas, alors, quelque chose de scandaleux dans la représentation de telles limites comme des « sauvegardes sérieuses » ou des « protections rigoureuses » quand dans les faits ils ne sont que des expressions fantômes, vides de toute substance, prêtes à accueillir n’importe quel sens politique qui puisse être jugé opportun par la suite ? Aussi bien invoquer l’efficacité de barrières physiques, sur une pente réelle, ou le visiteur ainsi sécurisé — trébuchant légèrement — portera sa main avec confiance vers le parapet, seulement pour découvrir, à sa perte, que celui-ci n’est qu’une image imprimée sur du carton pour marquer la place ou, de façon hypothétique, un véritable parapet pourrait possiblement se trouver !

    Pardonnez-moi, s’il vous plait, cette légèreté de ton irrévérencieuse à l’égard des fameuses tortures, diaboliques et presque sacrées, qui nous furent si graphiquement servies dans le but d’acquérir notre acquiescence. Mais toujours est-il que la seule façon de valider l’existence de tels sévices idéalisés serait de produire une personne qui prétendrait en souffrir, pour laquelle le camp adverse ne pouvait pas produire une autre personne, similairement affligée, qui était non-suicidaire. Mais c’est précisément cela que les apôtres de la souffrance insoutenable n’auraient jamais réussi à faire : car il se trouve toujours, mystérieusement — pour manifester devant la cour, ou pour chercher des entretiens avec les journalistes – d’autres personnes qui affrontent les mêmes épreuves – ou de pires encore — avec une attitude complètement contraire.

     Et voilà la fin de tout prétention honnête d’objectivité !

     Cela se confirme aussi dans la position maintes fois exprimée par les médecins praticiens des soins palliatifs (selon la définition qui régissait cette pratique avant la légalisation de l’euthanasie). Car ces derniers prétendent encore, avec expérience scientifique à l’appui, qu’il est possible de soigner le patient de telle sorte que la vie ne soit pas invivable ; que les circonstances si dramatiquement dépeintes pour justifier le choix objectif de suicide peuvent être évitées ; et alors, que dans un schéma rigoureusement objectif, il n’y aurait aucune nécessité d’envisager ce choix.

     Mais la réponse invariablement proférée à ces arguments, par les militants du suicide, est on ne peut plus claire : Ils existent des gens qui considèrent, à l’avance, le cheminement palliatif ; mais qui décident, également à l’avance, qu’ils préfèrent en finir avec la vie. Dans d’autres mots : Nous nous devions de respecter les vœuxparticuliers et subjectifs — de suicide.

     Et voilà, que l’argument circulaire soit bouclé !

     À la fin, nous agissions sous l’impératif de trouver des compromis au sujet d’éventuels critères objectifs, uniquement parce qu’au départ, nous aurions refusé de valider les gestes suicidaires en fonction du seul désir souverain.

     Mais au fond, ce ne sont rien d’autre que ces désirs subjectifs qui motivent toute cette démarche ; et qui fournissent la validation finale, quelle que soit l’ambiguïté des critères retenus !

     Et c’est ainsi que — d’après l’analyse présente — les critères, les exceptions, et les limites proposés, ne sont que des illusions d’argument ponctuels ; ils sont conçus — et destinés — à disparaitre sous les assauts futurs, ou, à tout le moins, de s’élargir avec une élasticité telle que leur existence ne posera plus d’obstacle réel au droit convoité.

     À ce chef, les apologistes de la liberté prétendent déjà (Belgique, 2018) que les élargissements d’admissibilité constatées dans ce pays, ne se font qu’en précisant, davantage, les limites logiques des critères actuelles ; que ces critères ne changent pas, mais notre compréhension seulement. Et alors, puisqu’il n’y a pas de changement dans le texte de loi, qu’il n’y a pas de véritable élargissement non plus, et donc, aucune pente ! Soyons averti.

     (Je recommanderais ce raisonnement, certes, comme chef d’œuvre dans sa forme d’effronterie polémique ! Cependant, la substance reste plutôt maigre. Aussi bien prétendre, je soumets, que nous pouvions augmenter la magnitude des quantités variables dans l’équation qui exprime la force produit par un réaction nucléaire — passant, disons, de l’échelle requise pour l’exploitation d’une modeste navire (ou station spatiale), à celle qui serait suffisante pour vaporiser notre planète —  sans changer la nature de la phénomène décrit, c’est-à-dire sans dérapage sur la pente folle, simplement parce que l’expression formelle de départ ( e = mc2), ait, elle-même, resté intacte !)

     Mais en tout sérieux, le fait demeure : que l’application de l’euthanasie, ici et ailleurs, occupe déjà une importance encore insoupçonnée à peine il y a quelques années ; et que les critères offerts en garantie, déjà, s’en soient révélés être absolument rien de telle.

     Voilà, somme tout, une évaluation assez inquiétante de la capacité de ces prétendues limites à restreindre l’étendue future de la pratique de l’euthanasie. Mais il reste toujours une dernière détermination à faire avant de désespérer, totalement, de l’opération de la loi actuelle : car nous nous devons de regarder, aussi, les forces qui s’exercent à repousser ces barrières conceptuelles.

     Décidément, même le plus mince tissu de papier de soie peut fournir une muraille efficace, du moment qu’il ne reçoit jamais le moindre coup. Alors, regardons maintenant de plus près : quelles sont les agences et les forces sociales, qui s’alignent franchement, de nos jours, pour défoncer nos limites fragiles ?

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