Deprecated: Le crochet jetpack_pre_connection_prompt_helpers est obsolète depuis la version jetpack-13.2.0, sans aucune alternative disponible. in /hermes/bosnacweb01/bosnacweb01an/b2067/nf.euthanasiediscussion/public_html/euthanasiediscussion/wp-includes/functions.php on line 6078
- Quand le révolutionnaire s’improvise en autorité moral - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

– Quand le révolutionnaire s’improvise en autorité moral

(Partie B : l’euthanasie et la clientèle — Section II : la morale et la loi — Sous-Section II a): La morale dite « catégorique », « objective », « universelle », ou « absolue » — Chapitre : influence incontournable de l’ethos traditionnel dans la vie contemporaine — Quand le révolutionnaire s’improvise en autorité moral)

.

Les derniers jours des Romanovs : l’assassinat de Nicolas II et de sa famille, le 17 juillet 1918 à Iekaterinbourg

.

     Le plus souvent, les révolutionnaires des temps modernes s’en seraient agressivement attaqués, aux règles sociales de leurs adversaires, en dénonçant le « moralisme » atavique, et en proposant une liberté accrue pour la personne humaine. Mais une fois la révolution réalisée (dans presque toutes les circonstances historiques que l’on connait), ils auraient rapidement établi, aussi, une conformité de comportement, et de pensée, souvent plus contraignante que celle qui fut répudiée, et ce, avec une violence qui dépassa, largement, celle des tyrans déconfits.

     Vladimir Illich Lenine (1870 – 1924), pour illustrer cette dynamique, fut prisonnier politique sous le Czar Nicholas II ; mais il survécut à la captivité, et à la bannissement (comme beaucoup de prisonniers politiques de sa génération) et s’est éventuellement rentré chez lui, avec l’assistance des autorités allemandes, pour prendre la direction suprême de la Révolution Russe (1917). Mais ironiquement, aussi, dans la première année de son ascendance, fut orchestré le meurtre du Czar captif (de sa famille aussi, et de ses partisans familiers), c’est-à-dire précisément l’homme dont les sentiments modérés, envers la politique coercitive, nous expliquerait la survie et la réussite de ses bourreaux acharnés !

     Par soin de comparaison, enfin : à peu près personne ne « revenait », de l’incarcération politique pratiquée pendant au moins les trente premières années du régime Bolchevik dont Lénine fut l’esprit et le fondateur (voir L’archipel Gulag, Aleksandr Solzhenitsyn, 1973).

     En exemple extrême, encore, nous pouvions aussi citer le bon mot de Nicholas Chamfort (1741-1794), qui fut secrétaire du Club des Jacobins à Paris (et parmi les tout premiers qui forcèrent leur entrée dans la Bastille, le 14 juillet, 1789). Choqué plus tard par les excès de ses contemporains, tels Marat et Robespierre (dont il fut lui-même la victime), Chamfort prétendait que le véritable sens de la célèbre devise « Fraternité ou la mort ! » fut perverti dans la réalité de la Terreur (1793), pour devenir : « Soyez mon frère ou je te tue ! » (Chamfort – Maximes, Pensées, Caractères et Anecdotes, 1796)

     Il serait utile de signaler, d’ailleurs, que ces exemples de contraint radicale dans la politique post-révolutionnaire — d’une reflexe de restreindre la liberté promise dans un carcan parodique du passé — ne peuvent être imputés entièrement à l’hypocrisie des dirigeantes. Car ils en existent aussi d’exemples frappants oû la libéralité du chef fut contrainte, à contrecœur, par le conservatisme de ses adhérents ; et telle fut la situation conceptuelle du tout premier parmi les révolutionnaires européens, le feu Oliver Cromwell (chef des forces Parlementaires britanniques après la défaite et l’exécution du roi Charles I d’Angleterre, en 1649).

     Dans ce moment de victoire, les lieutenants du célèbre révolutionnaire régicide offraient, à lui comme de droit, la couronne Anglo-Saxon. Mais quand il rejeta cette proposition, avec une fermeté inébranlable accompagnée d’arguments détaillés de principe (ayant combattu à travers de longues années, précisément, dans le but d’abolir les formes politiques de la monarchie), la réponse de ses partisans en fut navrant dans son simplisme : « Eh bien, Monsieur, dans ce cas, qui sera Roi ? ».

     Et ainsi serait-il des réflexes populaires au sujet du bien objectif.

– La morale catégorique : Résilience, dans la perception populaire ; rationalisation, chez les philosophes ; la nécessité d’en tenir compte

        Or, de la même manière que les Anglais d’antan ne pouvaient s’imaginer sans roi ou équivalent (car Cromwell, lui-même, fut finalement désigné « Lord Protecteur » plénipotentiaire en 1653) il semblerait, au moins pour le présent, que les êtres humains croient toujours intuitivement — au sujet de la moralité humaine  — qu’il y a des choses  vraiment « bien » (ou « mal »), et cela, même s’ils ne peuvent pas toujours s’accorder pour désigner lesquelles. Il s’agirait, de toute évidence, de réflexes si profondément enracinées dans notre esprit qu’il soit pratiquement impossible de chasser leurs effets — même si nous nous y sommes opposés en théorie ; et que nous demeurions encore très loin de la capacité intellectuelle, voir intuitive (et même possiblement biologique) d’assimiler les ramifications de telles questions.

     Et c’est ainsi que même ceux qui n’y croient pas, y croient toujours en quelque sorte ; et pour ceux-ci, il s’en serait même développé une doctrine philosophique plus humble, dit « pragmatique », qui affirme l’existence d’avantages suprêmement importants dans la présentation d’une description de la société qui s’accorde avec les inclinaisons naturelles de notre espèce — quel que soit la nature véritable de la réalité profonde. C’est-à-dire, que l’adhérence populaire aux idéaux moraux partagés soit plus important que les détails — ou même la validité réelle de ceux-ci !

     (Et n’oublions pas à la fin, ceux parmi nos « penseurs », qui acceptent personnellement ces indices (et les traditions apostoliques de leurs aïeux), comme les preuves suffisantes de la réalité d’une morale objective ; pour qui existe, toujours, l’attrait enivrant de ce but tant élevé, de comprendre, enfin et complètement, le secret d’une société moralement accordée avec le Bien Humaine, avec la Nature, ou encore avec la Volonté Divine ; et qui ne désespèrent aucunement d’en faire éventuellement la démonstration.)

     Il devient, alors, facilement possible de répondre à la question précédemment posée, sur le pourquoi de notre intérêt à l’égard du modèle traditionnel de moral catégorique (ce modèle tant malmené de nos jours) : c’est parce que nous ne pouvions tout simplement pas y échapper ! Car ce serait selon ce paradigme, que la vaste majorité (enfin la quasi-totalité) des gens, interprètent la réalité sociale à jour le jour ; qu’ils analysent la valeur, sinon de leurs propres gestes, au moins ceux des autres ; et qu’ils auront tendance à assimiler tout changement dans les lois.

     Que l’on veuille ou non : Ce qui est légale sera toujours intuitivement perçu en bien, et la perception du bien demeure critique dans les choix de comportements.

Poursuivre la lecture du texte en séquence linéaire……

Retourner au début de la Partie B, Section II : La morale et la loi

Laisser un commentaire