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Chapitre : Minimiser le nombre de personnes, médecins et autres, qui soient impliquées dans la pratique de l’euthanasie : une stratégie évidente - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Chapitre : Minimiser le nombre de personnes, médecins et autres, qui soient impliquées dans la pratique de l’euthanasie : une stratégie évidente

(Tome Premier – L’euthanasie et le Choix, Partie C – l’euthanasie et la médecine, Section V – Considérations pratiques : pertes financières et humaines à prévoir suite à l’utilisation des professionnels médicaux comme agents homicides, Chapitre — Minimiser le nombre de personnes, médecins et autres, qui soient impliquées dans la pratique de l’euthanasie : une stratégie évidente)

— Un déni catégorique, de la part des praticiens de l’euthanasie, au sujet des risques psychologiques encourues

     Avant de terminer cette section, il faudrait, par souci de justice, mentionner le déni énergique qui soit avancé par les praticiens actifs de « l’aide médicale à mourir », devant toute suggestion qu’il peuvent y avoir, même, des effets psychologiques négatifs à craindre suite aux procédures accomplis.

     À titre d’exemple, je reproduis ici un extrait partial, des analyses d’expériences professionnels, tiré du Rapport finale du 2ieme conférence annuelle (2018) de CAMAP (Canadian Association of MAID Assessors and Providers) :

     « Tous les prestataires ont trouvé l’expérience de la prestation de l’AMM profondément positive et enrichissante »

     Eh bien : voilà une déclaration globale qui ne laisse que peu de place aux doutes concernant la sécurité psychologique de cette pratique !

     De plus, il existe, aussi, de nombreuses déclarations individuelles qui suit la forme générale : « j’ai procédé à l’euthanasie de « x » patients (voir, x dizaines ; x centaines) et je ne me suis jamais mieux senti … ».

     D’Accord. Mais, avec un petit point d’ironie on pourrait remarquer que de telles propos soient très facile à récolter, aussi, parmi les prisonniers détenus à la suite de crimes violents. Mais surtout, ces sentiments, qui courent si clairement à l’encontre des réactions ressenties réflexivement par tant d’autres personnes, devraient nous convaincre qu’il existe une grande variation dans la psyché humaine, ce qui soutiendrait, prima facie, la notion qu’il soit souhaitable de pratiquer une sélection sérieuse parmi les candidats postulants à de telles fonctions.

— Une stratégie nécessaire de mitigation des risques personnels et sociétaux : la certification individuelle, et la restriction du nombre total des euthanasistes

     Voilà la dernière et ultime sauvegarde que nous pouvions déployer face aux ravages, personnels et sociétaux, que la prudence élémentaire nous amène à craindre devant la pratique généralisée de l’euthanasie : nous pouvions simplement limiter le nombre d’intervenants, individuellement certifiés et mandatés, au strict minimum requis pour satisfaire à la demande suicidaire. De ce fait, nous limiterions aussi le nombre de personnes exposées aux risques appréhendés.

     Sur le terrain, cela signifierait que certains individus deviendraient des spécialistes de l’évaluation des demandes suicidaires et/ou des spécialistes préposés aux gestes mortels ; mais pour la vaste majorité des médecins, occupée uniquement à prodiguer des traitements à l’intérieurs des bornes traditionnelles de la médecine hippocratique, la demande d’assistance au suicide serait simplement reçue comme un refus global de soins, tant curatifs que palliatifs, qui les enlèverait tout autorité, et du même coup, les libèrerait de toute responsabilité dans le décès du patient, car l’évaluation de la demande, et les gestes subséquents, seraient l’œuvre de spécialistes formés à cette fin.

     L’effet d’un tel politique serait, je crois, dramatique et évident. Car au lieu de voir une centaine de médecins (probablement accompagnés par deux ou trois cents assistants, infirmières et autres), chacun impliqué directement dans au moins une mise à mort médicale, et chacun potentiellement sujet aux doutes intimes (ainsi qu’à l’exclusion social réservée aux homicides), il y aurait (pour réaliser la même centaine de suicides assistés), seulement un ou deux intervenants, seulement un ou deux vies infectées, un ou deux cas de dépression, toxicomanie, alcoolisme, divorce, ou suicide, — et en ce qui concerne la santé du corps médical dans sa dimension économique : au maximum, un ou deux professionnels à remplacer.

     Surtout, nous nous trouverions, collectivement, dans une position optimale pour prévoir, prévenir, et éventuellement pour remédier aux problèmes inévitables, car le petit nombre de personnes concernées nous permettrait à y consacrer un maximum de ressources. Nous pourrions, donc, réellement répondre à notre devoir éthique : les postulants à cette carrière seraient vraiment des volontaires ; ils en seraient vraiment informés des dangers possibles ; leur pratique serait vraiment suivie dans le temps ; et des ressources d’atténuation seraient vraiment disponibles pour répondre à leurs problèmes au besoin. Bref, je ne prévois autre chose que d’avantages importants au cas où la décision sserait prise, de restreindre le nombre de personnes impliquées dans le mandat homicide, dont chacun serait individuellement certifiée à fin d’en assumer la responsabilité.

     (Aussi, faudrait-il signaler en passant : les besoins du patient-type non-suicidaire serait respectés, également, sous un tel régime, et la condition essentielle de confiance envers le médecin serait maintenue, car tout patient pourrait toujours présumer de l’allégeance hippocratique du médecin traitant.)

— La politique contraire épousée par les responsables canadiens

     Malheureusement, d’autant plus grande serait notre déception, voir notre étonnement, à constater que les pouvoirs politiques s’entêtent, dans les faits, à agir dans un sens exactement contraire !  Dans la circonstance présente, pour répéter l’essentiel : la pouvoir politique s’est décidée à fournir, à tout médecin et probablement à toute infirmière aussi (voir à des centaines de milliers de personnes), l’autorisation de pratiquer l’euthanasie – de passer outre aux tabous universels contre l’homicide– sans autre formalité, ni de sélection initiale, ni de formation, ni de certification individuelle, ni de suivi dans le temps, c’est-à-dire, sans le moindre égard à la protection des professionnels ainsi utilisés, ni à celle de la collectivité !

     Mais alors (devions-nous de nous en demander — avec tout retenu et respect) : Comment ça ?

     Tenterait-t-on de nous rassurer, encore, avec l’idée simpliste que chaque médecin puisse suivre librement sa conscience ? Mais assurément, il ne s’agit que d’une illusion facile.

     Pour dédramatiser le discours, enfin, et pour exposer l’importance des dégâts appréhendés de manière encore plus crue dans la trivialité du quotidien, insistons seulement, une dernière fois, sur la nature constante et aléatoire des risques encourus par chaque professionnel actif : que n’importe quel médecin peut se trouver subitement interpellé par l’impératif décisionnel, à n’importe quel instant, du moment qu’un seul patient lui en impose le devoir.

     Ne serait-il pas plus juste, alors — et de bien plus honnête — que d’admettre dans tel cas, qu’il n’y resterait que la liberté de choisir la forme que prendrait sa crise de conscience ? Car le fait de refuser la demande du patient, tout autant que le fait d’y donner suite, peut enclencher un engrenage, de questionnements et de culpabilités, dont l’aboutissement serait totalement imprévisible — trivial pour certaines, mais fatal pour d’autres.

     Et la gravité de la crise engendrée n’aurait rien à voir avec la fréquence des gestes consentis : car, comme beaucoup de soldats nous affirmeraient, c’est le premier qui fait le plus mal.

     L’expérience collective est entièrement limpide sur ce point : un seul cas d’homicide, même pratiqué avec les meilleures intentions du monde, peut suffire pour déstabiliser la psyché humaine de façon permanente ; aussi, les regrets fondés dans un sentiment de culpabilité contraire, d’avoir manqué au devoir d’agir, peut en faire tout autant. Comment peut-on, au juste, cautionner une situation où chaque médecin peut être fortuitement exposé, de par l’opération de la chance pure — et à n’importe quel moment de sa carrière — à de telles exigences ?

     Posons la question, alors, lucidement de nouveau : outre toute considération d’ordre éthique ou moral — Comment peut-on, rationnellement, agir avec une telle rudesse à l’égard de cette ressource humaine unique, si nécessaire, si dispendieuse de formation, et si difficile de remplacement ?

     Comment justifier cet usage abusif de ressources humaines ?

Poursuivre la lecture du texte en séquence linéaire… (Tome Premier : l’euthanasie et le choix — Partie C : l’euthanasie et la médecine — Section V : Considérations pratiques : pertes financières et humaines à prévoir suite à l’utilisation des professionnels médicaux comme agents homicides — Chapitre : Instrumentalisation de la Mystère médicale pour rendre acceptable l’euthanasie)

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