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La santé personnelle et les soins curatifs - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

La santé personnelle et les soins curatifs

(Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie B : L’euthanasie et l’économie — Section I : La santé personnelle et les soins curatifs)

Chapitre : La nature, et l’ampleur, de la demande en soins de santé personnels

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La seringue se révèle plus forte que la fusée… En 2018, au Canada, le budget des soins de santé fut 9 fois plus important que celui de la défense nationale (5.5 fois aux E.U, 5 fois en France)

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– Définir la demande : à quoi servent les médecins ?

     De prime abord, il faudrait s’en rappeler que la raison d’être de notre système publique de soins de santé, à l’origine certes, n’eut rien eu à voir avec le suicide — assisté ou autre.

     Au contraire, la vaste majorité des consommateurs de la santé présument, toujours à tort ou à raison, que toutes les contributions qu’elle fasse (directement et indirectement), servent au maintien d’un ensemble industriel dont la seule mission serait de guérir, de prolonger la vie, et devant la fin inévitable : de fournir un contexte de confort et de dignité, sans acharnement thérapeutique d’une part, et de l’autre, sans précipitation vers une mort précoce. Or voilà, dans l’attente populaire (et comme par magie), que nous retrouvions tout de l’école hippocratique, sauf le nom.

     Et autant même, que j’aurais essayé dans ces pages d’éviter tout énoncé ayant une saveur quelque peu catégorique (selon les recommandations du feu Benjamin Franklin, 1706 – 1790), autant je crois pouvoir en faire une exception, ici, pour dire sans ombrages : les gens n’aillent pas à la clinique (ou à l’hôpital) avec l’espoir de mourir ! Au contraire, dans cette extrémité et dans ces lieux, ils ne désirent trouver que les secours nécessaires à la vie.

     Voilà, à mon sens, des faits qui sont insuffisamment notés dans le discours contemporain. Car l’existence observée (et dûment notée) d’une petite minorité suicidaire n’en dément aucunement l’importance pragmatique de ceux-ci. Décidément, la logique économique se doit, en premier lieu, de diriger son attention vers la demande dominante. Plus encore, le fait d’accepter la contrainte idéale imposée, c’est-à-dire d’accepter cette convention politique voulant que nous nous devions de nous exprimer, toujours, en utilisant des propos artificiellement inclusifs, ne servirait qu’à obscurcir les faits, et à rendre impossible la pensée conséquente dans cette matière. Car pour satisfaire à la demande majoritaire, au moins faudrait-il se permettre à décrire cette demande avec justesse !

     En majorité, donc, les gens ne veulent pas mourir. Au contraire, ils affronteront les pires souffrances, et ils dépenseront des fortunes — des sommes presque incalculables — dans le but de prolonger leurs existences. Aussi, pour satisfaire cette demande dominante, auraient-ils besoin de médecins dont la pratique se conforme aux exigences répertoriées ci-haut, c’est-à-dire des médecins (et des institutions) d’inspiration hippocratique.

     Voilà, donc, pour la nature de la demande. Passons maintenant à quantifier son ampleur.

— L’évaluation monétaire de l’instinct de survie : une demande hors pair

     Au-delà des assertions sentimentales et des vœux pieux, la place réellement occupée par divers éléments, dans les vies et dans les priorités des gens, serait toujours exposée avec la plus de fidélité, dans l’importance des sommes d’argent qui y soient octroyées.

     Or, au moment d’écrire ces lignes : 17.6 pourcent du PNB des États Unis (produit national brut) sont consacrés au seul secteur de la santé (soit plus que la sixième de toute l’activité économique de ce pays).  À fin de comparaison, cette super-puissance, unique au monde post-soviétique et presque hégémon mondial, supporte des dépenses militaires qui sont égale à la totale de toutes celles de ses onze concurrents les plus importants. Or les sommes consacrées aux dépenses militaires aux EU ne s’élèvent qu’à 4.4 pour cent du PNB, soit le quart, seulement, de ce qui soit accordé au secteur santé.

     Ou, pour illustrer ces chiffres de façon encore plus spectaculaire : il paraîtrait que les habitants de la Chine, de la Russie, du Royaume Uni, du Japon, de la France, de l’Arabie Saoudite, de l’Inde, de l’Allemagne, de l’Italie, du Brésil et de la Corée du Sud, pris tous ensembles, c’est à dire bien au-delà de trois milliards d’individus issus des pays les plus forts du monde (et pour la plupart, les plus riches aussi), ne consacrent à leur sécurité (et dans certains cas à leur défense existentielle) que la quatrième part de ce qui est dépensé, par les seuls trois cents millions des citoyens, des États-Unis, pour protéger leur santé personnelle.

     L’habitant américain dépense, ainsi, quarante fois plus, sur la santé personnelle (c’est à dire sur la seule survie individuelle) que dépense l’habitant moyen des onze autres pays les plus fortement armés : sur la sécurité, sur la protection, et dans certains cas, sur la survie immédiate de leurs collectivités.

     Car, autant que nous pouvions constater la disposition, et même l’empressement des individus, à sacrifier leurs intérêts propres (et même leurs vies) au profit du bien commun aux moments de danger collective, autant nous pouvions voir, clairement exposée dans ces statistiques, la force brute de cette motivation individuelle, par excellence, qui soit l’instinct d’auto-préservation. Et telle serait la préférence clairement épousée, aussi, par les citoyens/consommateurs issus du pays le plus riche du monde (au moins dans l’absence de toute crise collective immédiate) telle qu’elle soit révélée dans leurs choix d’allocation des ressources monétaires.

     Il semblerait, alors (et de manière plus que décisive), qu’aucune autre dépense, et par association, aucune autre priorité sociale, ne peut, à l’heure actuelle, se comparer avec cet engouement pour la santé, voir, pour la survie, personnelle.

— Une continuité historique, et un potentiel constant d’abus, qui opèrent dans la forte demande pour les soins de santé

     Cette tendance à dépenser plus que généreusement pour les services de santé (et peut-être même plus que nous puissions justifier rationnellement) n’a rien de nouveau. Même dans les sociétés les plus simples, nous trouvons des sorciers/guérisseurs qui sont maintenus dans tout le luxe dont leurs collectivités seraient capables, sans l’obligation d’accomplir du travail ordinaire, grâce aux cadeaux généreux qui sont librement offerts, à ces redoutables personnages, par des suppliants qui sont, somme toute, eux-mêmes assez pauvres. Aussi, faudrait-il avouer, j’en crains bien, que ce phénomène s’expliquerait plus facilement par la force des désirs (et par l’urgence des besoins ressentis), plutôt que par la qualité réelle des services offerts ou reçus, surtout, au cas où nous nous en rappellerions des piètres résultats généralement obtenus, par les proto-médecins du monde préscientifique.

     Or, très tristement, face aux peurs incontrôlables devant l’apparition de la mort, la disposition à payer semblerait devenir une fonction aveugle de l’espoir ; et par une autre opération perverse de la crédulité humaine : il semblerait même, que plus une intervention proposée soit offerte à fort prix, plus serait l’espoir engendré, et plus grande serait la probabilité que le marché soit conclu.  En fait, il semblerait que nous sommes en présence, ici, d’une demande qui soit tellement forte chez le consommateur type, que même l’absence quasi-complète de services efficaces ne freindrait, en rien, cet empressement prodigue devant les dépenses médicales.

     Et comme nous le verrons dans la suite, cette promptitude à payer les soins curatifs (sans même compter les dépenses encourues) ouvre la voie à moultes occasions de fraude et de supercherie, aux dépens du citoyen/consommateur. 

Le lancement d’un missile balistique (non-armé) de type Trident II, au cours d’une certification de la capacité opérationnelle du sous-marin stratégique, USS Nebraska, Océan Pacifique, le 26 mars, 2008

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