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Les mesures d’économie : les soins ambulatoires et les soins à domicile ; la prévention ; la médecine alternative - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Les mesures d’économie : les soins ambulatoires et les soins à domicile ; la prévention ; la médecine alternative

(Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie B : L’euthanasie et l’économie — Section II : Le régime de santé publique — Chapitre : Les mesures d’économie : les soins ambulatoires et les soins à domicile ; la prévention ; la médecine alternative)

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     La raison pour laquelle nous nous sommes tant attardés aux difficultés financières — aigues et chroniques — de notre système public de livraison de soins médicaux réside, bien sûr, dans l’intérêt qu’elles possèdent pour notre discussion de fond, au sujet de la mort assistée. Car parmi les différents mécanismes sociaux qui aient pu répondre aux nouvelles exigences d’un quelconque « droit de mourir », la forme actuellement retenue (soit la médicalisation de la mort assistée, et la tendance observée vers un recours maximal à l’euthanasie), semble devoir son ascendance, surtout, aux espoirs tacites de gains pécuniaires qui puissent s’y rattacher.

     Mais avant d’être arrivé à la présentation de la mort, médicalement administrée, comme option privilégiée pour soigner les malades, diverses autres solutions moins désagréables se sont, d’abord, recommandées à l’attention de nos gestionnaires : pour rationaliser la livraison des soins au besoin, mais aussi, dans les meilleurs des cas, pour éviter ce besoin entièrement.

— Les soins dits « ambulatoires », et les soins « à domicile »

     Ces deux stratégies sont étroitement liées, car elles présupposent, tous deux, qu’il soit possible de faire un meilleur usage des hôpitaux de première ligne (dans le cas des soins ambulatoires) ou des centres d’hébergement à longue durée (dans celui du maintien au domicile), au cas où un maximum de services non-urgents pouvaient être offerts par des cliniques externes, voire, carrément à la maison.

     Mais aussi, dans les deux cas, la réussite de telles stratégies dépend, en premier lieu, de la création de nouvelles ressources, réellement performantes, pour la pratique d’interventions complexes à domicile, et de transfert rapide aux salles d’urgence, le cas échéant. Car seulement de telles infrastructures, physiques et humaines, pouvaient pallier aux risques évidents d’éloigner la clientèle de la surveillance, et des ressources, qui sont disponibles normalement dans les hôpitaux, uniquement.

     Or, cela implique nécessairement des investissements importants, et ce serait précisément ces argents qui nous manquent d’emblée ! Inévitablement, donc, la réussite des soins ambulatoires et des soins à domicile, (utilisés en mécanismes de réduction des couts), dépendraient d’un transfert de fonds, à partir des ressources couramment accordées aux hôpitaux ; un transfert qui en prodiguerait un meilleur emploi, grâce aux nouvelles formules de livraison.

     Et c’est ici, je crois, que nous rencontrons clairement la contradiction centrale qui empêche la réussite attendue de telles initiatives (au moins comme des mécanismes d’épargne). Car tandis qu’il soit facile (relativement) de créer de nouvelles structures, il est presque impossible d’enlever les ressources nécessaires aux structures existantes (particulièrement quand il s’agit de structures essentielles, qui opèrent déjà dans un état de pénurie aiguë).

     Et parait, alors, ce fait tant décevant mais si amplement démontré : qu’une panoplie de services externes réellement performants, et de services à domicile correctement financés, puissent bien fournir un apport précieux et complémentaire aux services offerts en milieu hospitalier ; mais contrairement aux espoirs soulevés : la notion d’épargner de l’argent avec l’introduction de ces nouveaux services, se révèle (à la rencontre de la réalité budgétaire) comme une illusion sans substance. Car pratiquement, dans la mesure où les soins ambulatoires et les soins à domicile sont adéquatement financés, le tout nous coûte encore plus cher ; et dans le cas contraire, nos épargnes sont accompagnées par un service amoindri (voire par une réduction substantielle dans le niveau de sécurité physique de la clientèle).

     Aussi, la contradiction rencontrée dans ces exemples — entre le gain théorique escompté dans un transfert de ressources (entre deux services), et la perte réelle résultant de l’ajout simple des frais d’un nouveau service (additionné aux services originaux auxquels la population refuse de renoncer) s’illustre, on ne peut mieux, je soumets, dans cette autre stratégie tant vantée : de la prévention proposée en remplacement pour les soins curatifs.

     Or, il est habituellement impossible de discuter de l’état financier de notre réseau de santé sans entendre quelqu’un soulever l’illusion séduisante d’énormes économies à réaliser par l’investissement prudent (et à peu de frais), dans la prévention de la maladie. Car de cette manière, prétendent plusieurs, nous éviterions les coûts élevés, et les résultats décevants, des traitements exigés par l’éclosion de maladies complexes.

     Regardons, donc, de plus près, ces affirmations alléchantes.

— Les économies illusoires de la « prévention »

     L’entretien proactif d’un édifice, dira-t-on, éviterait assurément des réfections dispendieuses au futur, de sorte que la vie utile de cet édifice soit prolongée, et que le coût moyen de son utilisation, par année d’usage, soit clairement inférieur à celui des scénarios alternatifs de négligence. Il serait donc facile d’imaginer que le résultat soit équivalent dans l’économie reliée à l’entretien du corps humain. Mais malheureusement, il n’en est rien.  Et nous pouvons faire cette affirmation, non de façon spéculative, mais à la lumière d’au moins un siècle d’observation empirique, du phénomène de la prévention, appliquée à la santé, dans de multiples initiatives d’inspiration très variées.

     (Pas, il faut le préciser, que la prévention est un échec en soi ! Tout au contraire : les campagnes d’éducation publique de sensibilisation aux habitudes de vie saines, le dépistage précoce des conditions problématiques, la vaccination des enfants, ainsi que d’autres programmes, aussi nombreux que variés, ont tous porté fruit dans la qualité et dans la prolongation de la vie, ainsi que dans l’évitement de souffrances incalculables.)

     Cependant, nous avons payé pleinement pour ces bénéfices, et nous n’avions pas épargné, en contrepartie, un seul sou au compte de la médecine curative. Car, pour parler clairement, les êtres humains ne conçoivent pas leurs vies, ni leur survie, de la même façon qu’ils calculent le rapport des dépenses, et des bénéfices, dans la vie utile d’autres biens temporaires, tel le bâtiment imaginaire qui nous ait servi d’exemple analogique.

     Dans ce dernier cas, il est admis au départ que le jour viendra où le propriétaire trouvera la démolition plus profitable que la réparation. Oui, la prévention repoussera cette échéance, et les dépenses inutiles ainsi évitées augmenteront la profitabilité, mais à la fin, la bâtisse serait délibérément détruite sans remords.

     Toujours est-il, cependant, que la vie ne s’abandonne pas aussi légèrement ; et quel que soit le nombre de catastrophes évitées, grâce à la prévention médicale, tout individu qui ne meure pas accidentellement fera, éventuellement, appel à la panoplie complète de ressources curatives. Et ces recours à la science médicale coûteront tout aussi chère, en temps et lieu.

     Plus encore, la croyance très répandue que l’évitement des vices de santé, tel le tabagisme, épargnerait de l’argent au contribuable, n’est, malheureusement qu’un mythe : car en fait, les gens qui s’adonnent aux comportements nocifs meurent plus jeunes, tandis que ceux qui cultivent une excellente santé vivent plus longtemps ; et dans ce temps allongé, ils finissent, aussi, par coûter plus cher, au total, que d’autres personnes, possiblement, de mœurs franchement désinvoltes et autodestructrices.  

     Encore un fois : cela ne veut pas dire que la prévention soit un échec. Au contraire, le bénéfice est réel. Car ce bénéfice se trouve pleinement réalisé dans la qualité, et dans la longévité vitale. Seulement, à l’encontre du discours si souvent entendu, il n’y a pas de bénéfice d’ordre pécuniaire au sujet des soins curatifs.

— L’unique « solution finale » : le refus de soins (voire : l’euthanasie)

     La seule façon, en fait, pour réaliser de telles économies impliquerait le refus ultime des soins curatifs, prétextant que l’argent aient été dépensé, déjà, dans la prévention (et ne pouvait pas être dépensé deux fois) — de la même façon que le propriétaire postulé ci-haut ordonnerait (rationnellement) la démolition de son édifice, devenu trop chère d’entretien.

      Or, dans le contexte médical, cela ne demanderait rien de moins qu’un régime utilitaire de retrait de soins systématique, voir un régime utilitaire d’euthanasie (un sujet que nous aborderons sous peu). Car à la fin, c’est une telle retraite de soins qui est sous-entendue dans l’affirmation que nous puissions épargner de l’argent, en transférant des ressources de la curative à la prévention. Mais c’est là, aussi, où se trouve la raison des échecs répétés de ce programme à travers le dernier siècle. Car dans les faits, les ressources ne se transfèrent jamais. Au contraire : les dépenses s’additionnent.

    Apparemment, dans cette particularité, qui soit la vie et la survie, toute gérance rationnelle de ressources s’est avérée impossible (jusqu’à présent) ; car les contribuables n’exigeant rien de moins, dans cette circonstance, que le beurre et l’argent du beurre.

— Les soins dits « alternatifs » où « doux »

     Au cas où des techniques alternatives seront rajoutées aux soins scientifiques normalement recommandés, le tout coutera, encore une fois, plus chère à la fin. (Ce qui ne rendrait pas l’accès moins agréable pour autant !). Mais au cas où des soins scientifiques seront remplacés par des soins « alternatifs » (moins efficaces) : outre la supercherie évidente qui consiste à proposer des technologies périmées à la place de technologies de pointe ; ou encore le bénéfice possible de « faire quelque chose », là où il n’y a réellement rien à faire : il n’y a que très peu à dire à ce sujet. Et de fait, je préfère n’en rien dire du tout.

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Les bénéficiaires de soins à domicile comptaient (surtout) sur l’aide des membres de la famille et des amis (88 %) ; la moitié d’entre eux recevaient aussi l’aide de professionnels ; très peu (12 %) comptaient seulement sur l’aide offerte par des professionnels. — source : https://www150.statcan.gc.ca

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Poursuivre la lecture du texte en séquence linéaire : (Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie B : L’euthanasie et l’économie — Section II : Le régime de santé publique — Chapitre : Le faible pouvoir du patient dans la répartition des ressources : Le conflit d’intérêt des médecins (pris entre l’État-employeur et le patient-bénéficiaire))

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