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Le principe de liberté subjective présenté en programme de soutien à la vie - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Le principe de liberté subjective présenté en programme de soutien à la vie

(Tome Premier : L’euthanasie et le choix — Partie B : l’euthanasie et la clientèle — Section III : La « Pente Glissante » — Chapitre : De retour à la liberté — Le principe de liberté subjective présenté en programme de soutien à la vie)

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Mais, qu’est-ce que cela signifierait, enfin, pour les partisans de la vie, de promouvoir et d’instrumentaliser, à leur tour, le principe de liberté subjective qui soit implicite dans le choix de mourir ? Est-ce un paradoxe insoutenable ? Est-ce que cela voudrait dire, par exemple, de militer positivement en faveur d’une expansion maximale des critères d’admissibilité à l’euthanasie ?

Notre réponse, certes, consisterait d’un “Non !” emphatique. Mais la question est bonne. Car elle illustre le problème conceptuel.

En essence, une fois la question collective tranchée, une fois le choix de mourir reconnu en droit : l’intérêt propre des membres de la majorité, formée des patients non-suicidaires (ainsi que de leurs familles et de leurs médecins), réside dans la satisfaction (et dans la défense) de leurs choix ; et de leurs choix uniquement.

Ce n’est plus à eux (pour plus de certitude) de se préoccuper des circonstances dans lesquelles les suicidaires peuvent trouver la mort désirée. Au contraire, leur seul souci conséquent consiste dans une recherche de la sécurité personnelle, et des garanties qui leur seront fournis : qu’ils ne se trouveront pas la proie de professionnels qui voient la mort, délibérément provoquée, en réussite thérapeutique ; qu’aucune pression ne sera exercée, sur eux, pour les diriger vers un consentement à mourir ; qu’ils seront soignés exclusivement par des professionnels n’ayant pas acquis l’habitude de tuer leurs patients ; qu’ils seront épargnés de toute introduction d’idéations suicidaires, même déguisée en devoir médical d’information. Car voila, sans détour, l’intérêt des patients non-suicidaires : de se faire soigner dans un environnement clinique qui soit entièrement libre de toute influence de l’euthanasie volontaire, ainsi que de la médecine de mort utilitaire, qui y soient associée.

Du reste, il s’ensuit comme conséquence logique : que la première tâche de tous ceux qui se voient en champions des patients non-suicidaires (“vulnérables” ou non) réside dans la défense d’un accès garanti, pour ces derniers, à des soins qui leur soient loyalement adaptés.

— Un post mortem critique de la bataille C-7 présenté en exemple illustratif

Pour ceux qui ne reconnaissent pas cet nominatif, l’introduction récente de la loi canadienne C-7 ouvra l’accès à l’euthanasie (déjà existant depuis 2016) pour inclure des personnes qui ne sont pas à risque imminent de mourir. L’enjeu fut on ne peut plus important, car en fonction des définitions subjectivement malléable de “souffrance” et de “condition grave” (présentes dans la loi originale) cela signifiait, effectivement, ouvrir l’euthanasie à toute personne malade ou handicapée.

Or, à cette occasion (hiver-printemps 2021) nous avions, de nouveau — par habitude, par réflexe — opposé les torts sociétaux objectifs (de l’euthanasie) à l’opération de la liberté subjective. Nous prétendions, ainsi, que la sécurité de la majorité (des personnes malades et handicapées) nécessiterait la préservation de l’interdit à l’endroit de cette population.

Or, nous avions aussi exigé, de ce fait, une deuxième décision manichéenne, impliquant un principe maintenant sacro-saint concernant le droit aux choix personnels, dont l’interprétation, dans cette instance, pouvait avoir des implications imprévisibles pour d’autre choix, que l’on prétendrait maintenant hors discussion, incluant non seulement des comportements d’effet social contesté comme l’avortement, le divorce, et la prostitution, mais des choix, aussi, manifestement nocifs comme l’usage abusif des stupéfiants.

De plus, le choix convoité d’euthanasie volontaire avait été reconnu déjà (pour d’autres), et son expansion — utilisant un argumentation d’équité contextuellement efficace — avait déjà franchi la barre juridique. Même que la nature peu sérieuse de l’épreuve constitutionnelle judiciaire (et le refus du gouvernement fédéral d’en appeler des ordonnances de la cour inférieur) nous avait signalé une firme volonté politique d’ignorer les torts objectifs et de favoriser une liberté individuelle accrue.

Ou pour tout dire : nous nous sommes exposés à une deuxième défaite fortement prévisible.

— Une démonstration impressionnante de cohérence idéologique, et de force représentative, malgré la défaite attendue

En dépit de l’échec législatif ainsi essuyé, nous nous sommes profités de cette occasion pour illustrer des injustices, et des incohérences, dans le système actuel d’euthanasie, évidentes et significatives — non nouveaux, bien sûr, mais devenus plus pressantes avec l’expansion postulée.

Chef parmi celles-ci, je soumets, demeure la nature indiscutablement discriminatoire d’une telle retraite de protection (du code criminel) à l’endroit de la seule population malade et handicapée (une discrimination résolument ignorée, autrefois, mais dont la réalité — grâce à ce dernier épisode — n’est plus sérieusement contestée par personne). Sans doute, ce point gagné, de nouvelles opportunités juridiques se designent au futur.

Surtout, les observateurs furent unanimes à constater non seulement une constance, mais bien, une augmentation tangible dans le nombre de personnes manifestant activement leur refus de l’euthanasie, non pas parmi la population générale, peut-être, mais très clairement à l’intérieur des deux groupes principalement visés, c’est à dire : parmi les personnes malades et handicapées ; et parmi les professionnels médicaux.

— Un besoin de départager, avec soin, la question euthanasie des enjeux qui lui sont accessoires

À la fin, la conjugaison de ces deux éléments — de la virulence (et de la volume) d’opposition, avec l’injustice clairement démontrée — poussa certains politiciens vers une désir de conciliation, qui s’est manifesté dans des assurances vagues de bonifications futures des supports financiers à la dépendance.

Mais quoique la question euthanasie peut avantageusement servir pour avancer de tels enjeux périphériques, la poursuite d’une amélioration générale du sort des personnes handicapées ne peut aucunement se substituer pour une véritable stratégie à l’endroit de l’euthanasie comme telle.

En particulier, il faut se méfier de la perception (déjà active au sein de la classe politique) que l’euthanasie, et les supports à la vie handicapée, soient tous les deux des mécanismes (en quelque sorte interchangeables) pour répondre à la question, constante, de misère parmi la clientèle dépendante. Car selon cette vision, toute démonstration budgétaire de limites objectives à la capacité sociétale (de pallier aux besoins de cette clientèle), serait reçue, aussi, comme la preuve pragmatique d’une nécessité manifeste : de normaliser davantage la pratique euthanasique (comme si le constat d’une incapacité de secourir intégralement les personnes nécessiteuses imposerait, comme conséquence logique, un devoir positif de détruire ces malheureux !).

Et si l’on affirme que la légalisation simple de l’euthanasie nous force, d’emblée, à ne poursuivre que des questions secondaires, je répliquerais que, oui, cela se peut fort bien, mais que nous pouvions toujours couper beaucoup plus près de l’os ; que l’euthanasie se présentant en phénomène médical : que nous nous devions de représenter, en premier lieu, les intérêts des malades et des handicapés à l’intérieur de ce mème cadre.

Les mêmes remarques s’appliquent, d’ailleurs, avec une pertinence égale, aux questions de liberté de conscience médicale. Car dans cette matière, aussi, nous nous trouvons devant une cause importante, qui se débat à l’intérieur de la question euthanasie, mais qui soit en même temps extérieure et antécédente à cette dernière. Car (pour simplifier au maximum) : ni une entente satisfaisante au sujet des droits de conscience (des médecins dissidents) — ni un support parfait aux besoins des personnes en situation de dépendance — n’éviterait les torts inhérents à l’euthanasie : ni dans la menace subie par les personnes fortuitement sollicitées ; ni dans le détournement, et dans le vandalisme, pratiqués à l’endroit de la mission médicale.

— L’ébauche d’une stratégie spécifique, fondée sur le respect du choix subjectif

L’euthanasie représente, à elle seule, une question indépendante d’importance capitale, et qui demande une réponse spécifique. Or, pour fournir cette réponse je suggère les deux principes suivants :

1) Puisque le choix de mourir, par euthanasie, soit un droit acquis depuis quelque temps déjà (et réaffirmé, de nouveau, par voie législative), il serait devenu contextuellement moins utile (au moins au Canada) de contester cette permission.

Ce que nous pouvons faire, par contre, c’est de promouvoir et de revendiquer la satisfaction égale des choix de la majorité non-suicidaire, qui consiste dans un accès garanti à des soins, professionnels et institutionnels, dont la pratique et l’influence de l’euthanasie sont exclues.

2) Puisque l’argument moral à l’endroit de l’euthanasie (et en fait toute référence objective aux intérêts sociétaux plus larges) soit maintenant proscrit devant l’opération du choix subjectif : il nous incombe de revendiquer la satisfaction des choix majoritaires, sur un même pied ; et aussi (très significativement) en proportion stricte avec les poids relatifs de ces choix, conçus selon les principes économiques (et moralement neutre) de marchés spécialisés.

(Et pour ceux qui puissent considérer telle stratégie comme un abandon des plus faibles : j’inviterais à la comparaison d’une situation hypothétique : où il existe une robuste alternative institutionnelle en compétition avec le paradigme euthanasique ; et une autre : qui ne contient qu’un seul système, monolithique, contaminé à tout niveau par la théorie utilitaire.)

À suivre …

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