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Un corpus de sagesse collective, conservé et transmis en forme de récits ancestraux - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Un corpus de sagesse collective, conservé et transmis en forme de récits ancestraux

(Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie C : L’euthanasie et l’idéologie — Section III : Le patrimoine philosophique ancestral : le caractère sacré de la vie ; la valeur intrinsèque de l’individu humain ; les origines divines de « l’égalité » politique — Chapitre : La religion en conservateur des valeurs sociales — Un corpus de sagesse collective, conservé et transmis en forme de récits ancestraux)

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Dans son rôle de conservateur de l’expérience commune, la forme utilisée par la religion consiste, principalement, de courtes histoires et récits ; issus de notre passé lointain ; remémorés, cérémoniellement, pour l’éducation de chaque génération.

L’édifice ainsi érigé, à travers les millénaires, serait composé d’éléments divers, un peu à l’image d’un vaste ouvrage d’art bijoutier dont la structure sert à mettre en valeur les pierres précieuses, tantôt toutes seules, tantôt en agencement les unes avec les autres. Au mieux, les pierres individuelles seraient des atomes de sagesse utiles, retenus des meilleures intuitions de notre passé ; au pire, elles seraient possiblement des préjugés nocifs — aussi coriaces que néfastes — qui puissent renforcer les pires aberrations sociétales.

Quel qu’il en soit, l’étendue des idées religieuses, comme le potentiel humain tout court, n’est limitée que par l’étendue de l’esprit humain, incluant toutes ses forces, ses faiblesses — et mêmes ses délires les plus pervers — placés côte-à-côte avec les plus nobles.

La structure qui tient ces « pierres » s’est composée de dogmes et de raisonnements qui reflète, à chaque étape, la meilleure compréhension courante de la réalité. Surtout, dans la fabrication de cette monture intellectuelle, il s’agit de réconcilier passé, et présent, en révisant la signification perçue des éléments. Le tout serait, alors, le résultat d’un processus proprement évolutionnaire (quoique très conservateur) par laquelle les éléments individuels sont ajoutés, rejetés, modifiés, et constamment recombinés ; pour altérer la signification de l’ensemble ; et pour refléter organiquement la compréhension du tout : une compréhension de l’homme — à son sujet propre et à celui de l’univers qu’il habite — à travers les différentes époques de son existence.

— Une structure organique qui se veulent plutôt complète que rigoureuse

De manière théorique, l’intégrité interne de tout système moral dépend de la fidélité avec laquelle les axiomes à sa base soient exprimés à travers le tout.

Pourtant, dans la tradition culturo-réligieuse, qui se constitue spontanément, les idées retenues ne sont pas choisi en fonction de leur compatibilité. Au contraire, chaque image, chaque histoire conservé — chaque “pierre” de la parure globale — gagne sa place grâce à son attrait propre.

Il en résulte, que le tout n’est jamais dérivé rigoureusement d’un principe central clair ; jamais ficelé, ni bouclé proprement dans un ensemble entièrement cohérent (même si l’on imagine que le but de l’exercice consiste éternellement dans un effort d’en déceler un). Car en fait, le système produit est multiple dans ces racines : le résultat d’un cohabitation non-résolue d’axiomes contradictoires.

De manière pratique, alors (vu que ces axiomes peuvent se trouver en opposition ouverte, les unes avec les autres) il arrive que des débats politiques puissent se distinguer par des appels à l’autorité qui soient également contradictoires ; que des personnes aient pu rebeller contre les usages de leur époque (ou encore, aient pu les défendre) en invoquant des éléments particuliers du tout, et en écartant sciemment d’autres ; que de conflits qui seraient perçus, de nos jours, comme des affrontements d’idéologies distincts, se produisaient à l’intérieur d’une structure plus large, à laquelle chacun prêtait sincèrement son adhésion.

Pour tout dire, les conceptions essentielles de la vie (et de la vie en société) ont changé significativement avec le temps (des changements illustrés, par exemple, dans la différence de ton qui différencie les Testaments “Ancien” et “Nouveau”). Mais il n’en demeure pas moins que l’ajout et le rejet des principes ancestraux — les « pierres » de notre métaphore — ainsi que le remaniement de la structure qui les met en valeur (les dogmes religieux qui servent de ciment et de fond) — se sont toujours produits sans remettre en cause le processus organique elle-même. Et aussi : que les mérites de chaque « pierre » furent toujours jugées sur une base individuelle ; que même avec les changements de dogme les plus radicaux, l’on prenait bien soin d’en conserver les plus belles : et pour leur propre mérite, et pour la luminescence prêtée à l’orthodoxie nouvelle.

— La science et la religion s’écartent (forcément) sur le principe de vérification empirique ; mais se rejoignent, quand-même, dans les relations d’expérience et dogme, observation et théorie

Ce qui s’impose comme dynamique nouvelle (avec l’opposition manichéenne qui s’est déclarée entre la rationalité de la science et la subjectivité de la foi) réside dans un rejet des bases mêmes de l’ancien système ; dans la répudiation des axiomes ancestraux, et dans l’évacuation de tout produit intellectuel qui y soit associé : puisque cette méthode n’est pas empirique ; puisque les leçons tirées des contes et des légendes (nos joyaux littéraires) ne peuvent être vérifiées à l’observation ; puisque les dogmes qui sont élaborés pour expliquer ces leçons (nos montures théoriques) sont, à leur tour, des raisonnements bâtis sur l’invérifiable, et donc, du sens scientifique : sans intérêt aucun.

Pourtant, outre cet aspect empirique (l’essence, certes, de la mode scientifique), les deux méthodes sont essentiellement identiques. Il y (chez la religion) des intuitions de l’expérience subjective, acceptées en vérités, qui correspondent aux observations scientifiques ; il y a des raisonnements (dogmes) qui en soient dérivés et qui correspond aux théories ; et même si ces dogmes sont souvent présentés comme immuables, elles évoluent avec le temps, en harmonie avec une perception changeante des faits. La seul différence, encore, subsiste dans ce fait que les vérités de la religion ne peuvent être directement éprouvées.

Soit. Mais est-ce que ce serait faut d’essayer? faut de vouloir ?

— Sacrifier des facultés imparfaites sur l’autel d’une perfection idéelle et inatteignable

Très simplement : personne n’a réussi à appliquer la méthode scientifique à l’étude métaphysique (malgré des efforts monumentaux prodigués dans ce sens) parce que la chose s’avère impossible.

Alors quand certains rejettent la Religion, au bénéfice apparent de la Science, ce n’est pas une méthode d’étude qui soit rejetée, mais plutôt : un champ entier de connaissances (qui comprend tout ce qui est invérifiable dans l’expérience humaine).

Or, tels que nous ayons déjà présenté ces faits : la plupart de nos choix doivent toujours se faire dans un contexte de complexité, totalement opaque à l’opération rationnelle. Plus encore : tout ce qui nous soit le plus cher s’y trouve enveloppé !

Seulement avec une réduction draconienne de l’expérience subjective pourrait-on prétendre le contraire (voire : une réduction équivalente à l’amputation de toutes nos fonctions supérieures) … non parfois, dans un seul cas précis ; mais en principe, toujours et partout.

Voila la limite incontournable de tout système philosophique qui se veuille intégralement scientifique.

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