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Le cloisonnement institutionnel qui soit nécessaire pour soutenir la médecine Hippocratique - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Le cloisonnement institutionnel qui soit nécessaire pour soutenir la médecine Hippocratique

(Tome Premier : L’euthanasie et le choix — Partie C : l’euthanasie et la médecine — Section IV : Hippocrate bis — Sous-section IV c) Une pratique hippocratique, malgré tout — Chapitre: Le cloisonnement institutionnel qui soit nécessaire pour soutenir la médecine Hippocratique)

— La nature du choix Hippocratique, et la clarté professionnelle ainsi gagnée

Il est impossible de fournir une médecine intégralement hippocratique dans les mèmes lieux, et sous la responsabilité des mêmes professionnels, que soit pratiquée l’euthanasie. Pour créditer ce principe, il n’est pas nécessaire de questionner la validité de l’un ou l’autre des deux services proposés. Non. Il suffit simplement de constater qu’il s’agit de services distincts, et mutuellement exclusifs.

Le médecin d’inspiration hippocratique fait un choix volontaire, par lequel Il (ou elle) renonce catégoriquement aux gestes homicides. Or, ce choix simple fournit une clarté de conscience des plus utiles, et pour lui, et pour le patient.

Pour le médecin, d’abord, il n’y a plus question de décider si, oui ou non, un patient particulier serait mieux de vivre, ou de mourir. Il en résulte une défense formidable contre les doutes et les questionnements naturels qui puissent, autrement, saper la morale, la confiance et l’efficacité. Car une fois fait, ce choix — ce serment juré – s’applique en toute circonstance ; l’agonie du jugement est chassée pour toujours ; le médecin s’applique sans arrière pensée, dans chaque cas, à l’application de son idéal de soins. Pour le patient, ensuite (au moins pour tout patient non-suicidaire), il en résulte une garantie firme de soins qui soient appropriés pour lui, en vertu de son choix.

Bien sûr, le praticien de l’euthanasie fait aussi son choix. Il choisit de s’investir dans une vision beaucoup plus complexe, où l’on présume : que la mort soit préférable, à la vie, dans certaines situations; et que sa tache comprenne un devoir de reconnaître celles-ci, pour le plus grand bénéfice du patient. Ce médecin croirait, ainsi, sincèrement remplir les termes idéaux de service médical, car l’octroi de la « bonne mort » (l’euthanasie) se présente, à ses yeux, comme la dernière douceur qui puisse être prodiguée par un être humain auprès d’un autre. Or, quels que soient les sentiments de l’auteur, la délicatesse nous oblige, au moins, le respect de créditer la sincérité des acteurs dans cette drame. Seulement, j’ose prétendre, que le médecin euthanasiste se trouve mal-adapté pour soigné le patient typique, non-suicidaire.

— La fausse position, du praticien de l’euthanasie, face à certains patients qui désirent vivre

Logiquement, les convictions du médecin euthanasiste le place dans une situation très sérieuse de conflit professionnel à l’égard des attentes et des droits des patients majoritaires. Car, nonobstant les descriptions élogieuses, des enthousiastes de la mort provoquée, la vaste majorité des gens ne consentira jamais à mourir de manière volontaire. Et il en résulte nécessairement ce fait : que l’euthanasiste honnête, et volontaire, ne peut faire autrement que de se trouver en désaccord, face à de nombreux patients, au sujet de la pertinence de prolonger les vies de ces derniers.

La question se pose, alors, pour les patients légalement qualifiés pour l’euthanasie (mais qui persistent toujours dans le désir naturel de vivre) : Quelles sont les chances que ces personnes puissent bénéficier d’une véritable confiance, de soignes hippocratiques, sous la responsabilité de tels docteurs ?

Visiblement, cette question répond d’elle-même. Car sans une dissonance cognitive importante, il ne serait pas possible, je soumets, de se comporter de manière aussi radicalement différente, à l’égard de patients qui se présentent avec des symptômes (et avec des pronostics), essentiellement identiques.

— Un obligation de choix exclusif, et pour les professionnels individuellement, et pour les institutions qui les emploient.

Chaque professionnel se trouve, alors, devant un choix dichotomique et manichéen : Soit qu’il tue des patients, soit qu’il n’en tue pas ! Car toute nuance dans la pensé, toute dérive dans les subtilités des cas précis, placerais inévitablement le docteur dans une fausse position devant certains patients : ceux qu’il tuerait bien, mais qui n’en demandent pas autant (Ou, encore, ceux qu’il refuse de tuer qui le veuillent bien) Or, dans ces cas, ni l’un, ni l’autre, ne pourrait loyalement fournir les soins réclamés.

Et si la pratique intégralement hippocratique demande un choix binaire et sans équivoque, il en serait tout autant des unités cliniques et des institutions individuelles qui composent notre système, des soins santé, dans son ensemble.

Considérons, de nouveau, la cohabitation impossible de deux patients –alités dans la même chambre– dont l’un attend son médecin dans l’espoir de trouver un ajustement avantageux des médicaments (qui lui supporteraient dans la jouissance des derniers jours de sursis devant l’inévitable), tandis que l’autre, son voisin, attendrait le même docteur, dans l’espoir de recevoir une injection mortelle. De quelle camaraderie s’agirait-il ? De quelle conversation ? Et surtout: quel serait le rapport de confiance du survivant, le lendemain, devant son médecin ?

— L’illogisme de mêler les soins hippocratiques avec la pratique de l’euthanasie

Plus tôt dans ce récit j’aurais évoqué, rapidement, une analogie de chemin de fer, où j’aurais insisté sur les avantages d’accommoder des passagers, des marchandises, et de la bétail, dans des wagons séparés, plutôt que de les confondre pêle-mêle dans les mêmes véhicules. Or, j’aurais présenté comme évidente, aussi, la nécessité d’appliquer cette même logique dans la constitution d’unités de soins proprement hippocratiques.

Est-ce juste, ou raisonnable, que le patient type soit assujetti à la chance aléatoire pour déterminer si son médecin serait d’allégeance hippocratique (ou non) ? Et même si la chance lui accorde un médecin sympathique à ses désirs, qu’en serait-il des infirmières, et des préposés, habitués à travailler sous les ordres des euthanasistes au besoin ? Non. La vision administrative actuelle, d’un réseau de soins homogène, avec des services d’euthanasie omniprésents, n’est pas plus logique que la fantaisie choquante de partager son wagon de train avec des poules et des cochons. Et pour y remédier, Il suffirait simplement que la société, dans son ensemble, ait la délicatesse de fournir des services divers, qui tiennent compte de la diversité des choix, tout comme un train peut si bien contenir des wagons spécialisés à des fins différentes.

Or, devant ces évidences, je ne vois aucune possibilité d’éviter la conclusion annoncée de cette première tranche de l’ouvrage présent : que l’euthanasie et la médecine hippocratique soient des services parfaitement distincts et mutuellement exclusifs; qui doivent, en toute logique, se prodiguer dans des lieux — et par des acteurs – différents.

— En conclusion: prodiguer des environnements cliniques exclusivement hippocratiques

Il en va de la cohérence interne de tout corps de loi qui légitimerait un droit subjectif à mourir ; il en va de la sécurité des personnes, malades ou handicapées (non-suicidaires), qui doivent être protégées de toute confusion –des jugements subjectifs, et objectifs– concernant la valeur de leurs vies ; il en va de l’autonomie d’évolution – pratique et philosophique — de la profession médicale ; et il en va, surtout, de la satisfaction de la demande majoritaire des patients/citoyens/contribuables.

Seulement ainsi, pourraient nos médecins s’acquitter pleinement de leur mission première. Seulement ainsi pourraient les patients, majoritaires, espérer bénéficier du support dont elles ont besoin, qu’elles méritent, et qu’elles désirent. Seulement ainsi,pourrions-nous continuer à cultiver notre jardin, de guérison et de vie, dans un sol thérapeutique qui sera protégé, au moins en partie, des mauvaises herbes existentielles qui soient le suicide, et le désespoir.

Et (pour formulé cette pensée de manière plus prosaïque): seulement ainsi pourrions-nous, tous, recevoir les soins que nous désirons, auxquels nous sommes réputés avoir droit, et pour lesquelles nous avons si chèrement payé par voie de taxation.

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Poursuivre la lecture du texte en séquence linéaire… (Tome Premier : L’euthanasie et le choix — Partie C : l’euthanasie et la médecine — Sous-section IV c) Une pratique hippocratique, malgré tout — Une courte coda au texte : Le germe hippocratique)

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