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Chapitre : Comment encadrer les techniciens de l’aide médicale à mourir ? - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Chapitre : Comment encadrer les techniciens de l’aide médicale à mourir ?

– Devoir éthique de bien sélectionner les techniciens de l’euthanasie et les assistants aux suicides

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Bien dépister le candidat idéel

     L’expérience nous montre qu’il existe une grande diversité, dans la capacité humaine de supporter les stresses psychologiques. Nous savons, par exemple, que dans tout groupe tiré au sort, il y aurait des soldats apparemment capables de tuer, et de vivre correctement avec ce fait, aussi bien sur le coup et à la longue, tout comme nous savons, statistiquement, que d’autres ne parviendront pas à ce faire.

    Décidément, alors, dans le but de minimiser les inévitables risques associés à la pratique de l’euthanasie, notre meilleure stratégie (et notre premier devoir), se résumerait à bien choisir les candidats pour cette tâche, à partir d’une recherche scientifique de gens dont la capacité d’y résister soit au plus forte. Car, au minimum, après vingt siècles passés sous l’influence d’un régime, intellectuel et spirituel, qui proscrivait vigoureusement (au moins en théorie) tout geste homicide, nous nous devions d’admettre que le mandat homicide représente une responsabilité solennelle dont l’octroie nous imposent le devoir conséquent d’identifier des personnes aptes à l’exercer judicieusement.

    Surtout, nous avons besoin d’un système d’accréditation individuelle selon lequel les interventions léthales ne pourraient être accompli autrement que par l’entremise de personnelle détenteur(s) de permis valide(s) à cet effet.

    Pourtant, cette conclusion réfléchie se trouve en opposition frappante, et irréconciliable, avec le régime légal/administratif actuel, qui ne nous impose rien de moins que l’octroi du mandat homicide à tous les membres des corporations professionnelles de la santé, sans souci de choisir les candidats individuellement, ni d’en limiter le nombre.

     Or, avec cette problématique présente à l’esprit, continuons maintenant avec ce que je prétendrais être une description plus honnête et plus responsable des conditions pratiques entourant la recognition d’une fonction publique de facilitation du suicide, et (encore plus) d’homicide direct (euthanasie).

– Conditions minimales de sélection et d’encadrement pour techniciens d’euthanasie et de suicide assisté (aide médicale à mourir)

    Il y aurait, à mon avis, au moins quatre conditions essentielles à respecter (outre l’évaluation psychologique approfondie des candidats déjà mentionnée):

    Premièrement, que l’accès à cette fonction soit entièrement volontaire, et délibérément demandée par le candidat.

     Deuxièmement, (pour s’assurer que les candidats puissent être en mesure de profiter pleinement de cette liberté et de prendre réellement une décision éclairée au sujet de leur participation éventuelle) que les candidats postulants soient soigneusement informés des risques psychologiques inhérentes à sa pratique.

    Troisièmement (pour déceler aux plus vite les cas problématiques inévitables) que le suivi individuel se fasse auprès de chaque professionnel ainsi mandaté, à la fois de façon subjective, à l’aide de rapports périodiquement soumis par le sujet, mais objectivement, aussi, avec l’évaluation extérieure de sa pratique.

     Finalement, dans le but de garder l’ensemble des problèmes éventuelles aux dimensions les plus réduites : que le nombre de professionnels, formés et mandatés à cette fin, ne dépasse jamais le nombre minimal qui soit requis pour répondre adéquatement à la demande de service exprimée.

     – Constat de problèmes résiduels importants ; résurgence du questionnement de fond ; retour aux médecins

     Bien sûr, même dans les meilleures des scénarios, nous devrions nous montrer prêts à accepter un taux statistique de dérapage, d’incapacité et de déviance, qu’on ne pourrait précisément quantifier que rétrospectivement, à travers l’analyse future des expériences à venir ; nous savons, seulement, grâce à notre familiarité avec le métier militaire, que ce taux d’échec comprendrait normalement une fraction très significative des individus concernés.

     Certains diraient même, je crois, que nous ne pourrions pas nous échapper, ici, à la nécessité de poser des questions sérieuses relatives à l’à-propos, même, de demander à certains individus de risquer les dangers psychologiques évoqués, en les offrant la possibilité de devenir, essentiellement, des professionnels de la mort.

    En particulier, il est à prévoir que de gens irréconciliablement opposés au phénomène du suicide assisté puissent utiliser ces faits pour argumenter contre l’élargissement de cette pratique, généralement et en principe. Et à ce chef (pour être complètement honnête à l’égard de mes préjugés personnels), j’avoue que l’idée de confier à un être humain — et je veux dire par-là, à qui que ce soit— le pouvoir capricieux et discrétionnaire de tuer ses semblables dans un contexte de normalité institutionnelle (sujet seulement à l’interprétation largement personnelle de certaines balises administratives) me paraîtrait empreinte d’une énormité presque Kafquesque dans la juxtaposition de ce qu’il y a de plus significatif, et de plus trivial, dans l’existence humaine.

     Par contre, ce ne sont que mes sentiments personnels, et le but de ce texte, tel que je l’aurais stipulé au départ, se résume seulement à chercher des pistes pragmatiques pour satisfaire aux désirs politiquement incontournables de la minorité suicidaire, tout en réduisant au maximum les dommages collatéraux qui sont imposés sur la majorité.

    Et pour ce faire, j’aimerais prendre, maintenant, les principes élaborés dans les derniers paragraphes, au sujet des meilleures pratiques de formation et de suivi de techniciens simples d’assistance au suicide (ou d’homicide administrative), pour évaluer les possibilités réelles d’implémenter celles-ci auprès des professionnels de la santé (médecins et infirmières) qui sont actuellement désignées pour assurer ces fonctions.

    Car la question doit toujours se poser, avec franchise et lucidité, à savoir si, oui non, le profil recherché du parfait tueur institutionnel coïnciderait, réellement, avec tant d’exactitude, au profil généralement souhaitable parmi les professionnels guérisseurs, qu’on puisse logiquement imposer le mandat du premier sur les pratiquants du deuxième ? Quelles sont, enfin, les véritables chances que notre société puisse loyalement recruter les uns selon les critères que nous ayons trouvé indispensables pour éthiquement pratiquer la sélection des autres ?

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