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- Les vrais chiffes : faible pourcentage de souffrants qui acceptent de mourir par euthanasie - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

— Les vrais chiffes : faible pourcentage de souffrants qui acceptent de mourir par euthanasie

Un choix exprimé devant la mort : ayant survécu 27 ans de prison, incluant des peines de torture, de travaux forcés, d’isolement et de privation, Nelson Mandela (1918-2013) choisit de vivre le plus longtemps possible, grâce aux technologies de pointe, incluant six mois de ventilation artificielle.

     Devant le chambardement  fondamental qui fut produit au sein de l’industrie médicale canadienne par la création du nouveau « soin » de suicide médicalisé ; devant la mise en œuvre obligatoire et omniprésente de l’euthanasie dans tous les coins de l’industrie ; devant un devoir imposé sur chaque médecin d’informer chacun de ses patients de leur droit de s’en prévaloir ; devant un devoir, même de participer à cette pratique, qui ne pourrait être refusé autrement qu’avec l’affirmation d’une objection de conscience fondée dans les croyances morales, voir religieuses :  nous serions en droit de trouver une demande irrésistible ; que les handicapés, les malades chroniques, et surtout les souffrants en phase terminale réclament cette option avec la plus grande fureur et unanimité. Mais en réalité, contre toute attente, il n’en est rien.

     En fait, les véritables chiffres, qui représentent les choix statistiquement épousés par l’ensemble des patients face à l’euthanasie, divergent de la trame narrative proposée, et de manière étonnante. Que le lecteur en soit juge.

— L’expérience Belge et Néerlandaise

     Disons, de prime abord, qu’il serait toujours peu instructif de commencer cette analyse dans le contexte canadienne, car le programme d’euthanasie, là-bas, est encore trop neuf pour nous permettre de prévoir avec fiabilité les tendances futures. Heureusement, cependant, nous disposons d’un ensemble de données, beaucoup plus significatif, qui sort des deux seuls pays — et voisins immédiats — la Belgique et les Pays Bas, où l’euthanasie se pratique légalement depuis déjà plus de quinze ans.

     Sans contredire, au niveau européen (et peut-être mondial) ce sont les Néerlandais, avec leur cousins ethnoculturels Flamands (habitant de l’autre côté de la frontière sud, au nord de la Belgique), qui affichent le plus d’enthousiasme pour l’euthanasie ; beaucoup plus, par exemple, que leurs voisins Wallons (Franco-Belges).

     Évidemment, il existe une tendance journalistique naturelle à présenter les chiffres sous leur jour le plus dramatique. De plus, il y aurait eu une perception chez la plupart des combattants idéologiques engagés dans la question « euthanasie » qu’une présentation saisissante de l’envergure du phénomène — et surtout de sa croissance accélérée — leur serait bénéfique dans l’avancement de leurs idées, et ce, autant pour les adversaires du projet euthanasique que pour ses promoteurs. Car pour les premiers, il semblerait évident, que si l’euthanasie soit un mal, beaucoup plus d’euthanasie serait, aussi, beaucoup plus mal ; mais pour les deuxièmes, au contraire, une progression rapide de volume semblerait indiquer une forte demande en expansion, ce qui supporterait la prétention de fournir un service nécessaire, désiré et désirable.

     En conséquence, les rapports journalistiques auraient souvent fait état, par exemple, du fait que le nombre d’euthanasies pratiquées en Belgique se serait multiplié par dix au cours des quinze premières années de légalisation, ce qui semble, certes, beaucoup. Pourtant, comme toujours avec les chiffres, la prudence serait de mise : car dix fois rien serait toujours rien ; ou dans le cas présent : dix fois 0.2 % ne donne que 2% à la fin (du total des décès Belges), et cela, après quinze ans d’accoutumance.

     Par contraste, au cours de la même période, la multiplication des cas au Pays Bas n’était que de trois fois seulement. Mais puisque le taux d’euthanasie dans ce pays fut de 1.5 % au départ, le taux actuel (4.5 % en 2017, redescendu à 4.0% en 2018) demeure deux fois supérieur à celui de la Belgique (une différence qui s’explique, encore, principalement par l’homogénéité culturelle Néerlandaise en comparaison avec la cohabitation Belge des populations Flamand et Wallon,  habitées par des attitudes très différentes devant le suicide médicalisé : favorables pour les Néerlandais-Flamands mais considérablement moins pour les Wallons-Franco-Belges.

     Mais qu’importe dirait-on (peut-être) ! Avec une progression de 1000 % aux quinze ans, non seulement les Belges rattraperont les Néerlandais, mais l’euthanasie deviendrait bientôt la seule cause de décès en Belgique, n’est-ce pas ?

     Mais, encore une fois, il faut apporter des précisions : Premièrement, le taux Belge serait arrivé à la moitié du taux Néerlandais après seulement cinq ans, et cette proportion aurait resté stable, dès lors, depuis maintenant dix ans au cours desquels les deux courbes nationales se sont évoluées strictement en unisson ; et deuxièmement, le taux de progression s’est diminué avec le temps, de sort que la progression sur quinze ans fut bel et bien de 1000%, mais seulement de 30 % pendant les derniers 5 ans, et finalement, rien que 1 % dans la dernière année enregistrée à date (2018).

     Alors, si on insistait sur le fait que 2.1 % des décès Belges sont présentement attribuables à l’euthanasie, et si nous imaginions que ce taux augmentera, (à l’image de l’année dernière) de 1 % cette année (c’est-à-dire, 1% de 2.1 %), la proportion des décès Belges dues à l’euthanasie, ne serait que de 2.12% rendu là. Nous sommes, donc, décidément très loin, à l’heure actuelle, d’une progression fulgurante ou même significative, car pour signaler explicitement ce qui semblerait implicitement évident dans ces chiffres : à moins d’un revirement important dans les tendances observées, le taux Belge des décès dus à l’euthanasie, de 2% (ou un peu plus) semblerait maintenant stable, et ainsi serait-il, également, du taux Néerlandais, au double de ce niveau, soit à 4 % du total (environ).

     Convenons-nous-en, n’est-ce pas, que se chiffre de 2 ou de 4 % ne semble pas très imposant, et certainement pas en comparaison avec l’attention (et les ressources) institutionnelle qu’y soit accordée. Ce serait tout à fait normal, d’ailleurs, que le lecteur puisse se demander si la satisfaction de cette demande minoritaire mérite vraiment l’imposition d’inconvénients aussi sérieusex à l’intention de la majorité non-suicidaire (96-98%). Le jeu, pour ainsi dire, en vaut-il la chandelle ?

     Pour tout dire, cependant, il existe un group spécifique qui affiche un taux d’euthanasie quelque peu plus élevé : soit les personnes atteintes de cancer.

     Quelles sont, alors, les proportions relatives des choix exprimés par les malades dans cette catégorie ? Sur quelle justification se fie-t-on pour leur accorder ce service ? Et quel statut de légitimité accordons-nous, présentement, au choix contraire affirmé par la majorité non-suicidaire ?

« Invictus » (abrégé), William Ernest Henley (1849-1903), The Oxford Book Of English Verse (1900) : Fortement éprouvé au cours de sa vie, Henley écrit ce poème de son lit d’hôpital, 1875
          Invictus (Invaincu)

De la nuit qui me recouvre,
Noire comme l'abysse d'un horizon à l'autre,
Quels que soient les dieux qui puissent exister,
J’en remercie du don, de mon âme invincible.

Peu importe l'étroitesse du passage,
Peu importe la charge de peines qu’y soit inscrite,
Je suis maitre de mon destin,
Capitaine, de l'âme.

trad. grf

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