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Le régime canadien des soins-santé : un détournement constant des argents récoltés (à la fois subtil et grossier) - l’âne et la carotte - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Le régime canadien des soins-santé : un détournement constant des argents récoltés (à la fois subtil et grossier) — l’âne et la carotte

(Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie B : L’euthanasie et l’économie — Section II : Le régime de santé publique — Chapitre : Le régime canadien des soins-santé : un détournement constant des argents récoltés (à la fois subtil et grossier) — l’âne et la carotte)

— Des ressources qui furent volontairement consenties

     De manière tout à fait extraordinaire, au moment de la « socialisation » de la médicine canadienne, la population de ce pays s’est révélée désireuse (et même empressée) de payer plus d’impôts !

     Nous nous en conviendrions, j’espère, que ce soit là un fait non seulement inusité (d’après notre compréhension historique), mais — outre les exigences de la guerre – un fait presqu’unique. Et voilà, de nouveau, l’indice irréfutable de la place importante que prenne le désir de vivre dans la psyché humaine, et éventuellement, dans l’économie et la politique également. Pourtant, cette promptitude à payer s’est manifestée seulement dans ce but, et aucune autre : de s’assurer (personnellement) d’un accès facilité aux soins curatifs avancés.

     Il y avait, donc, entente (et un fort souci d’origine) de maintenir une stricte distance entre les ressources propres à ce régime d’assurance médicale, et les coffres généraux de l’État. Aussi, le gouvernement se contenta, au départ, de financer seulement les services préalablement disponibles, et ceux-ci, dans leur forme existante.

     Cependant, n’en demeure pas moins ce fait tant significatif : que pour la première fois, la force financière qui avait soutenu, depuis toujours, les plus folles dépenses dans la quête de l’immortalité — ce désir primordial d’auto préservation et de dépassement des limites humaines qui avait ruiné tant de Princes et érigé les Pyramides – ait été mise (au moins en partie) à la disposition de l’État Providence.

     Nul ne serait donc surpris, je crois, d’apprendre qu’une partie de ces sommes ait pu être dirigée ailleurs.

— Une appropriation inévitable

     Remarquons, d’abords, que de telles redirections de fonds publics représentent une fonction des structures budgétaires de l’État qui soit presqu’automatique dans son opération. Car l’argent des comptes étatiques se comporte — avec une parfaite prévisibilité — selon les propriétés des gaz libres : qui se déplacent toujours des zones de pression forte vers celles de pression plus faible.

     Or, la santé, parmi toutes les responsabilités gouvernementales, est celle pour laquelle les citoyens auraient démontré le plus d’empressement à payer. Alors c’est ici que les fonds publics se remassent avec le plus de sureté, dans la plus grande opulence et concentration. Il y aurait, donc, tendance irrépressible (selon notre analogie physique) pour ces argents de se déplacer vers d’autres besoins moins nantis au départ.

     En conséquence – et largement à l’insu du contribuable — la « Santé » fonctionne, en réalité de nos jours, comme une énorme vache à lait étatique, utilisée pour presque tout, et par presque tous.

— En premier lieu, la santé publique

     Dès le moment que l’État commença à financer les services médicaux, elle commença, également, à marchander sur la nature de ceux-ci. Car étant payeur, le gouvernement devint du même coup acheteur, et depuis tout temps ce serait le privilège strict de l’acheteur de stipuler les services et produits qu’il désire acheter. Il s’est produit, donc, une rupture dans la trame évolutionnaire des services de soins personnels médicaux, jadis développés en réponse directe aux désirs du patient-payeur, mais qui répondait, maintenant, de plus en plus, à ceux de l’État.

     Très évidement, face à cette distinction entre l’intérêt privé (en matière de santé personnelle) et l’intérêt collectif (de santé publique), il serait complètement compréhensible que des fonds récoltés pour satisfaire au premier ait été détournés pour satisfaire au second.

     Ce qui est moins facile de compréhension, pourtant, ce sont les résultats éventuellement obtenus. Car si la pression brute nous parait parfaitement impersonnelle (qui produit ce mouvement mystérieux des argents entre les différentes postes du budget planifié) l’opération en détail demeure le fait idiosyncratique des « planificateurs » en présence.

— L’octroi compétitif des budgets « gérés » se substitue à « la main invisible » du marché 

     Il existe à cet égard, une idée, fausse mais assez répandue, à l’effet qu’il n’y a pas d’allocation compétitive des ressources à l’intérieur d’un system économique étatique. Mais ce serait loin de la réalité, car compétition il y en a, et une compétition des plus énergiques. Cependant ce sera d’un tout autre genre, et avec des résultats qui soient tout autres également. Car au sein d’un marché libre, les producteurs des services se mesurent franchement les uns contre les autres dans leurs efforts de satisfaire aux exigences des clients. Mais dans une industrie gérée par l’État, tel le système de Santé publique au Canada, les « intervenants » n’ont de souci que de plaire aux gérants attitrés, dont les décisions se relèvent, ultimement, de la préférence personnelle.

     De plus, les initiatives publiques ne sont pas sujettes à cette discipline finale des entreprises privées qui soit la faillite. Et il s’ensuit, alors, que tout peut se justifier (et peut se perpétuer) à l’intérieur d’un tel système — à travers toute la gamme allant des fantaisies les plus osées jusqu’au fraudes les plus sordides — du moment que celles-ci soient correctement structurées, que leurs justifications soient articulées en fonction des critères voulus, et que (chose ultimement déterminante) que la satisfaction des promoteurs soient agréable aux autres intervenants qui se côtoient dans cet écosystème collégial de compromis et de pouvoir politique.

— Une compétition dont la férocité se limite seulement par l’ampleur des ressources en jeu : le détournement au détail

     La chaleur de la compétition budgétaire à l’intérieure des industries sous contrôle étatique, serait, donc, une simple expression de la taille du trésor qui s’y trouve disputé. Et dans la circonstance qui nous intéresse, ce trésor est tellement énorme, qu’un peu tout le monde, avec une cause à défendre, s’applique activement à tenter de s’en accaparer de quelques miettes.

     Avec la créativité propre, alors, à ce genre d’entreprise, divers intervenants ont réussi à définir et à redéfinir le sens du mot « santé » pour inclure de plus en plus d’initiatives extérieures aux intentions de départ. Même que, au moment d’écrire ces lignes, non seulement les plus petites, mais toutes les plus grosses préoccupations de société (déjà grassement soutenues à leur endroit propre) se sont parvenues, aussi, à s’attirer des fonds de la coffre « santé » : car (bien sûr), le changement climatique, le racisme, le sexisme, ou les droits des autochtones (pour ne nommer que celles-ci) sont aussi des problèmes « médicaux » en autant que l’on veuille bien les définir ainsi.

     À la fin, alors, ces opérations se serait soldées par un vaste labyrinthe budgétaire de programmes, d’infrastructures, de départements académiques (et de bureaucratie pure) — c’est à dire : par une confusion de mandats et de budgets dans laquelle une chatte ne trouverait plus ses petits ! Le tout, chaotiquement et confortablement étendu, sous la parapluie nomenclaturale, tant inclusive, du « Ministère de la santé et des service sociaux ».

     Mais malheureusement, là encore nous n’avions pas tout dit, car pour expliquer la pénurie actuelle de vrais services médicaux, au Canada, il faut compter, aussi, les sommes massives qui sont simplement ôtées de la Santé pour apparaitre ailleurs, à d’autres postes budgétaires des plus éloignées, sans même recourir aux supercheries transparentes (d’échelle plus modeste) que nous avions déjà signalées.

— Le macro-détournement

     Premièrement, au fil des années, et face aux multiples crises budgétaires ponctuelles, différents gouvernements avaient établi des précédents pour « emprunter » des liquidités provenant des réserves du régime embryonnaire d’assurances-santé, de sorte que (dans les faits), les primes d’assurances perdirent leur distinction dans la masse des revenus généraux. Les dépenses courantes de santé, pour leur part, étaient simplement payées à partir des revenues courantes (ou à défaut : par des sommes empruntées). Et c’est ainsi que, finalement, tout le monde s’est entendu pour admettre que la solvabilité future des régimes ne fut assurée, en réalité, que par le crédit de l’État. Et de ce fait, aussi, tout souci de maintenir un régime strict d’assurances, qui soit équilibré dans les revenues et les obligations, — et justifié par des dépenses précises et prévues — s’est progressivement perdu.

     Et pour terminer la description de cette transformation, sans rentrer dans des faits trop nombreux pour inclure ici, notons seulement qu’à l’heure actuelle, le gouvernement fédéral canadien transfère des sommes calculées explicitement pour répondre aux besoins-santé de chaque province, mais à l’intérieure d’une enveloppe globale (pour les besoins divers), de sorte que la partie réellement affectée à la santé, relève éventuellement de la discrétion ponctuelle de chaque province.

     Dans un mot : ces sommes servent, en réalité, à n’importe quoi.

— Ce qui reste des soins auprès de la population

     Nous nous trouvons, donc, de notre présent, dans une situation ou les argents disponibles pour rencontrer les besoins en soins curatifs (calculés en fonction de la demande potentiellement illimitée) sont insuffisants, non seulement dans l’immédiat, mais en principe, et en théorie de façon permanente ; tandis que même parmi les argents, très substantiels, qui sont actuellement récoltés (et ostensiblement promis à cette fin), une partie importante dont la proportion exacte est indéterminée — et vraisemblablement indéterminable — se trouve détournée au profit d’autres priorités, petites et grandes, des plus diverses.

     C’est à dire que la population se trouve dans une situation quelque peu analogue à celle d’un âne qui tire un chariot en suivant une carotte. Car elle fournit tout l’effort demandé, mais elle n’atteigne jamais à la satisfaction promise.

— Une conclusion exaspérante

     L’État ne parvient jamais, par exemple, à diminuer le temps moyen que le client doit patienter — soit dans les salles d’urgence, soit pour un examen ou pour une opération chirurgicale, soit encore pour le placement dans un centre de longue durée — tout comme l’âne proverbial ne goûterait jamais à la carotte. Mais sous la promesse toujours renouvelée de ce mirage de satisfaction, le gouvernement parvient quand même à rajouter encore (et encore) du poids dans le chariot qu’il fait tirer.

      Ainsi, en ce qui concerne les soins-santé proprement dits, nos dirigeants se servent effrontément de l’impératif santé, avec tout l’enthousiasme irrationnel généré par son évocation, pour récolter un maximum de revenues, mais de faire, dans les faits, le minimum possible.  Et au cas où quelqu’un, de parmi la classe politique, se montre suffisamment téméraire pour questionner la largesse des budgets-santé de manière globale, la réponse ministérielle revient, invariablement, par des hypothèses médiatisées au sujet de coupeurs de postes — non au fond des vastes cavernes bureaucratiques ou académiques — mais parmi les infirmiers des hôpitaux de pointe, c’est à dire : dans la première ligne des services aux contribuables !

     Tel, enfin, est la triste histoire du régime publique d’assurance médicale Canadienne, soigneusement (et rationnellement) circonscrit au départ, mais transformé tranquillement en caisse ouverte, dont la raison d’être – en large partie oubliée – s’est vue négliger dans la même mesure.

     Décidément, les contribuables et les décideurs impliqués dans l’élaboration de ce projet n’avaient aucune idée des proportions que cette petite entorse, à la logique collective de la responsabilité d’état, serait éventuellement destinée à prendre. Pourtant, ce fut une proportion actuellement estimée à presque trente pour cent du budget total de l’État Canadien  –fédération et provinces combinées — toutes catégories de dépenses confondues !

    Toujours est-il, cependant, que le patient type se doit de rester vingt-quatre heures durant, sur une civière, dans le couloir, aux salles d’urgence des plus prestigieux hôpitaux au pays ! Car, nous avons créé un système où des argents nouveaux y sont constamment consacrés, mais où jamais les services ne s’améliorent pour autant.

     Visiblement, le tout serait façonné comme une vaste installation de plomberie, d’une complexité incompréhensiblement serpentine, où des fuites et des détournements — presqu’omniprésentes — nous empêchent, en permanence, de remplir la baignoire ! Et ce : quelle que soit la volume de l’alimentation d’eau affectée à cette tâche première !

     La situation, bien entendu, se prête facilement au ridicule (et j’espère que le lecteur me pardonnera d’avoir eu l’indiscrétion de m’y être complu quelque peu dans ce sens) ; mais elle est aussi non moins réelle ; et surtout, elle ne se prête pas facilement à des solutions.

     Or, l’efficacité se trouve toujours prioritaire parmi les préoccupations économiques. Mais dans une situation semblable à celle que nous venions de décrire, là où la demande progresse toujours, tandis que les moyens disponibles, pour satisfaire cette demande, sont déjà atteints et même largement dépassés (et où, en surcroit, même les ressources existantes sont sujets aux détournements systématiques) : la recherche de l’efficacité devient un véritable fétiche !

     Ou, pour saisir l’essentiel : Dans la livraison des services-santé personnels, auprès des citoyens, au sein du régime public canadien, on voudrait impérativement faire de plus en plus… avec de moins en moins.

     Et c’est ainsi que nous passerons, maintenant, aux mesures dites « d’économie ».

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Poursuivre la lecture du texte en séquence linéaire… (Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie B : L’euthanasie et l’économie — Section II : Le régime de santé publique — Chapitre : Les mesures d’économie : les soins ambulatoires et les soins à domicile ; la prévention ; la médecine alternative)

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