Deprecated: Le crochet jetpack_pre_connection_prompt_helpers est obsolète depuis la version jetpack-13.2.0, sans aucune alternative disponible. in /hermes/bosnacweb01/bosnacweb01an/b2067/nf.euthanasiediscussion/public_html/euthanasiediscussion/wp-includes/functions.php on line 6078
Échapper définitivement à la fatalité historique : les avantages de soutenir une pratique médicale, néo-hippocratique - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

Échapper définitivement à la fatalité historique : les avantages de soutenir une pratique médicale, néo-hippocratique

(Tome Premier : L’euthanasie et le choix — Partie C : l’euthanasie et la médecine — Section IV : Hippocrate bis — Sous-section IV b) : La médecine perçue du coté obscur — Chapitre : Échapper définitivement à la fatalité historique : l’opportunité de soutenir une pratique médicale, néo-hippocratique)

— La possibilité d’une nouveaux départ, conceptuel et pratique

Décidément, la légalisation des désires suicidaires nous ouvrent des voies logiques tout à fait nouvelles, puisque ces suicides procèdent d’une éthique (de choix subjectif) qui n’est pas fondamentalement médicale. De plus, en étant légaux, tels suicides n’ont plus besoin de cette discrétion particulière qui eût parfois été sollicitée, jadis, auprès de médecins plus accommodants. En somme, il n’y aurait actuellement aucune inévitabilité — ni théorique, ni pratique — dans la politique observée de médicalisation étroite du suicide assisté; et aucune inévitabilité, surtout, dans sa conversion en soin médical, objectivement indiqué, d’euthanasie.

Pourtant, dans l’histoire comme dans l’univers physique, l’effet d’élan se révèle souvent déterminant. Or, dans le cas présent, la manifestation négative de l’élan, c’est à dire l’inertie sociale, joue fortement en faveur d’un maintien du lien, préexistant, entre l’art de l’empoisonneur et la profession médicale.

— Des présomptions nées d’une longue tradition

D’abord, chez les professionnels médicaux: autant que l’ensemble des médecins se soient toujours montrées fondamentalement hippocratique, nous pouvons, aussi, remarquer une faction qui manifestent une prétention quelque peu jalouse — de propriétaire légitime — à l’égard de ces pratiques. Ce sont, bien sûr, les héritiers philosophiques de ceux qui aient eu le courage (d’après leur perception des faits) pour donner le coup final de douce miséricorde aux souffrants dépassés, à travers de longues siècles de noirceur, quand d’autres restaient figés dans leurs sentiments d’impotence. Ce sont, donc, les successeurs de ceux qui placèrent ce débat devant la réflexion collective; et de ceux qui avaient élaboré, avec la plus grande finesse, les arguments que l’on connaît, en faveur d’une interprétation humanitaire de telles actions.

Derrière ce visage rassurant, cependant, il se positionne, aussi, les partisans d’une médecine proprement utilitaire (telle que nous en voyons l’émergence aujourd’hui). Il en résulte, alors, que les tentatives de vouloir restreindre l’exercice d’un véritable droit de mourir, au seul contexte médical, obscurcit considérablement la compréhension publique de ce nouveau programme en devenir : un programme d’euthanasie institutionnelle qui se fond, non dans l’autonomie des patients, mais dans des prétendus indices objectifs; qui reflète, non nécessairement les intérêts du patient, mais bien, ceux aussi de l’utilité collective. Et c’est ainsi que l’attachement nostalgique aux débats du passé, entretenu sous le signe de l’inertie sociétale, nous propulse, au contraire, vers un paradigme radicalement nouveau, et largement à notre insu.

En dehors des professionnels de la santé, encore: l’association des médecins aux interventions homicides semble se présenter tout bonnement en évidence reçue, sans plus; du fait que toutes les discussions passées, sur la moralité de la mort assistée, auraient pris naissance dans la considération (judiciaire et médiatique) de circonstances impliquant la participation de ces professionnels.

— Des malencontreux effets contextuels, sur l’évolution législative de la mort assistée

À tel escient, il se dit souvent que “les mauvais cas font de la mauvaise loi”. Or, je soumettrais que cela n’ait jamais été plus vrai que dans le traitement juridico-législatif de la mort assistée. Car, à chaque fois, en jugeant de la moralité des libertés proposées, les mêmes questions ont surgit sur la place publique, à savoir : Quels seraient les droits et les obligations des médecins ? Jusqu’à ou pourraient aller les médecins ? C’est comme si, en ajustant l’aiguille du consensus légal — un peu plus à droit, ou un peu plus à gauche — l’on croyais pouvoir trouver une ligne de compromis, idéale, concernant les interventions médicales; un compromis qui satisferait, à la fois : la diversité dans l’opinion publique; le respect du droit subjectif des individus suicidaires; et l’attachement profond des médecins à leurs traditions hippocratiques.

Manifestement, cependant, il n’en est rien. Car de nos jours, en autant qu’elle puisse indiquer l’opinion publique (relative au droit, sous-entendu, de disposer de sa propre personne ), notre aiguille métaphorique débord nettement de la zone fixée par les médecins (même aujourd’hui) pour circonscrire les limites de la pratique médicale. Et la difficulté, je crois, réside tout simplement dans les vices contextuels de la présentation de la question. Car au lieu de demander : Jusqu’à où peuvent aller les médecins ? Demandons plutôt : Jusqu’à où peut aller la société ? Et au lieu de demander : Quelle est la responsabilité du médecin ? Demandons, plutôt : Quelle est la responsabilité de cette société ?

— Une solution qui passe par le cloisonnement

En procédant ainsi, nous nous apercevons rapidement, je crois, de deux choses intéressantes:

Primo, que la morale publique, et l’éthique médicale, ne sont pas nécessairement identiques; et secundo, que la perspective sociétale, étant plus large, permettrait des options de beaucoup préférables à la série d’ajustements improvisés — ponctuels et mal ficelés — que nous nous sommes obstinés à pratiquer aux mandats médicaux. Car pour être exact, l’ensemble sociale peut très logiquement contenir plus d’un modèle de service auprès du citoyen: des modèles procédant de souches éthiques parfaitement distinctes; et possédant, chacun, des infrastructures de livraison qui le soient tout autant.

Il paraîtrait alors, et tel que cette conclusion eut été déjà mainte fois suggérée dans ces pages: que la satisfaction des désirs suicidaires puisse plus logiquement se faire à l’extérieur de la pratique médicale (ou à tout le moins dans une nouvelle division de celle-ci), sous la responsabilité de nouvelles structures institutionnelles, dont nous aurions tout le loisir de définir les paramètres, au plus grand avantage de tous.

Imaginons, enfin, pour rendre ce principe encore plus évident, un chemin de fer destiné à transporter, à la fois: du charbon brut, des passagers, et du bétail.

L’utilisation de trains distincts serait optimale, certes; et l’emploi de wagons à part serait un stricte minimum; mais personne (j’ose bien y croire) ne songerait à combiner ces trois éléments, sans distinction ni compartimentage, à l’intérieur des même wagons, distribués de manière homogène à travers tout le train !

Ne devrait-on pas, alors, faire preuve de la même délicatesse à l’intérieur de nos institutions médicales ?

.

Poursuivre la lecture du texte en séquence linéaire… (Tome Premier : L’euthanasie et le choix — Partie C : l’euthanasie et la médecine — Section IV : Hippocrate bis — Sous-section IV c) Une pratique hippocratique, malgré tout — Chapitre: Le cloisonnement institutionnel qui soit nécessaire pour soutenir la médecine Hippocratique)

.

Laisser un commentaire