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La propagation peu probable du Christianisme, dans le crépuscule -et dans la désintégration- de l'Empire Romain: une conversion pacifique, réalisée par des appels missionnaires, à la conscience personnelle - Euthanasie : De la discussion jaillit la lumière

La propagation peu probable du Christianisme, dans le crépuscule –et dans la désintégration– de l’Empire Romain: une conversion pacifique, réalisée par des appels missionnaires, à la conscience personnelle

(Tome Deuxième : Sous l’ombre de l’euthanasie — Partie C : L’euthanasie et l’idéologie — Section III : Le patrimoine philosophique ancestral : le caractère sacré de la vie ; la valeur intrinsèque de l’individu humain ; les origines divines de « l’égalité » politique — Chapitre: La propagation peu probable du Christianisme, dans la crépuscule –et dans la désintégration– de l’Empire Romain: une conversion pacifique, réalisée par des appels missionnaires, à la conscience personnelle)

Edmond le Martyr (841 – 869), dernier Roi de l’Est-Anglie (royaume Anglo-Saxon situé sur le littoral Centre-Est de la Grande-Bretagne), refuse d’abjurer sa foi chrétienne devant les conquérants Danois (Vikings).

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La prolifération extraordinaire, du Christianisme, présente un sujet d’une complexité extrême. Un élément notable se dégage pourtant: que cette religion se soit répandue principalement par la persuasion, et non par la guerre.

Cela était particulièrement vrai au départ, pendant la persécution romaine, où la condition chrétienne était très précaire et n’amenait aucun avantage, outre la consolation de la foi comme telle.

Après son adoption par l’empereur Constantin I, cependant (337A.D.), il s’est développé une perception parmi la noblesse romaine que la foi chrétienne était devenue un avantage pour les ambitieux. Nous apprenons, par exemple qu’un certain Gaulois, Ausonius (310 – 395), adopta la foi chrétienne grâce à son association avec les Empereurs Valentinien I (321 – 375) et son fils Gratien (359 – 383), et fut nommé, ensuite, comme le premier Préfet, chrétien, du Prétoire des Gaules (377). Évidemment, cela ne veut pas dire que Ausonius était le premier Gaulois de foi chrétien, ni que la Gaule devint chrétienne à partir de ce moment (et les mêmes réserves s’appliquent, plus généralement, au récit de la christianisation de l’ensemble de l’Empire). Pourtant, nous notons qu’une dynamique favorable s’est établie, à cette période, pour que le Christianisme pénètre la société romaine, en Europe, du haut vers le bas.

En même temps, Rome se trouvait aux prises avec diverses tribus de barbares Teutons dans une lutte qui se révéla rapidement mortelle pour l’Empire de l’Ouest (465). Or, comment expliquer l’adoption du Christianisme par ces païens beaucoup plus rustres que les Romains ? Comment expliquer, par exemple, que le Christianisme, virtuellement extirpé par les Saxons dans la province Britannique –et repoussé jusqu’aux derniers repaires de l’Irlande et du Pays de Galles– ait pu ensuite ressortir de ces enclaves pour reprendre la conversion de l’Europe? Comment expliquer la conversion éventuelle des Saxons en Angleterre, et la conversion subséquente, par eux, de leurs tourmenteurs Scandinaves?

Ce qui est certain, c’est qu’une réunification importante de l’Europe continentale s’est éventuellement réalisée sous le Roi des Francs Charlemagne (747 – 814), couronné empereur à Rome (800). Or, les prédécesseurs de Charlemagne était des Chrétiens depuis la conversion (496) du Roi Clovis (466 – 511). Dans ce contexte, l’assujettissement forcé des païens continentaux récalcitrants (notamment des Saxons dans le Nord de l’Allemagne), et des hérétiques Lombards Ariens (en Italie) faisaient partie d’une politique –non de conquête religieuse comme telle– mais de consolidation impériale par voie de culture partagée, érigée sur la base d’un Christianisme déjà largement dominant.

Apparemment, donc, pendant toute cette histoire –de la christianisation de l’Empire et des envahisseurs Teutons– il y avait parfois une dynamique politique favorable qui jouait parmi les chefs. Mais il y avait surtout l’exemple de missionnaires et de martyres, qui s’introduisaient partout, et qui produisaient partout le même effet, en pénétrant, seuls, dans la “fosse aux lions”.

Et alors, posons de nouveau cette question: Pourquoi les Romains, maîtres du monde, embrassèrent-ils cette foi? Pourquoi les conquérants Saxons, ayant largement remplacé la population Celtique-Romaine des Îles Britanniques (450) sont-ils ensuite devenus Chrétiens à leur tour (600-700)? Et comment leurs cousins nordiques, Vikings, ont-ils suivi le même parcours, trois cents ans plus tard (787-1016): riant, d’abord, de la passivité résolue avec laquelle les frères chrétiens, Saxons, se sacrifièrent à leur foi; mais ultimement séduits, eux aussi, par la noblesse de cet exemple?

L’arrivée des envahisseurs païens Anglo-Saxons (dont les ancêtres du Roi Edmond) vers 450 A.D.

–Le Christianisme se présente, en anomalie, devant une histoire de cultes religieux qui avançaient (et reculaient) selon la dominance des populations adhérentes.

Manifestement, le portrait de cette progression fulgurante, de la foi chrétienne, se trouve aux antipodes exactes de celui, coïncident, de l’Islam (635 – 750): qui fut embrassé, d’abord, parmi les tribus arabes, en culte prophétique à l’endroit de leur chef guerrier Mahomet (570 – 632); et qui fut ensuite répandu de force, en amalgame politico-religieux, avec leurs conquêtes tant extraordinaires. Dans le cas chrétien, tout au contraire: les tribus envahisseurs du Nord méprisaient instinctivement ce culte, totalement antagonique à leurs traditions natives. Non seulement ils ne disséminèrent pas la religion chrétienne, ils en supprimaient toute trace sur leur passage. Et pourtant, ils se sont tout de mème convertis avec le temps, à force d’arguments, et d’exemples.

Or (si notre but en est un d’examen honnête), il ne faut pas confondre phénomène et contexte, ni forme et fond.

Il faut séparer scrupuleusement la vision métaphysique du Christianisme (et l’essentiel de sa doctrine morale), de toute instrumentalisation politique qui en ait pu être faite à son égard; séparer ces doctrines, aussi, des structures institutionnelles qui se développaient organiquement autour de leur dominance éventuelle; et les séparer, finalement, de la mémoire des profiteurs –de tout genre– ayant inévitablement pris avantage de telles institutions, pour satisfaire leurs ambitions propres. Car l’historie du Christianisme n’est pas identique avec l’histoire politique des régions chrétiennes, et les torts de l’un ne peuvent pas être attribués, sans critique, à l’autre.

–Primauté de la conscience individuelle: une idée révolutionnaire

Il faut peut-être préciser, encore, que l’idée de la primauté de la conscience individuelle était au cœur de la doctrine chrétienne depuis ses origines. Car Jésus n’était pas seulement un Prophète, destiné à commander (de son vivant) les actions de ses contemporains (en vertu d’une commission qui lui eût été conférée par Dieu à la manière d’un Moise).

Non. Jésus était (et l’est toujours pour grand nombre) lui-même réputé être de nature divine.

Cette distinction prend son importance, en particulier, face à la postérité: car il n’y avait aucune possibilité de remplacer le Christ: ni comme les prophètes (et Juges) Israélites se remplaçaient séquentiellement; ni même de manière représentative, comme les descendants linéaires de Mahomet étaient censés hériter de l’autorité du Califat. La référence ultime des croyants chrétiens demeurent uniquement dans leur compréhension des saintes paroles. Au plus simple: les Chrétiens aspirent à suivre l’exemple de Jésus; et le lien qui unit le croyant au Christ est direct et personnel.

Jésus propose cette relation, à tous, dans les mots suivants (Jean 14:23): “Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.”

D’après cette description, aucune autorité humaine ne peut s’immiscer entre le croyant et Dieu; aussi, toute appartenance politique ou communautaire (c’est à dire: toute discipline hiérarchique) demeure secondaire à ce lien direct (“Je suis la vigne, et vous, les sarments…” Jean 15:5).

Il en résulte une séparation, à priori, entre l’autorité temporelle et l’autorité spirituelle, que Jésus est réputé avoir explicitement évoqué avec la célèbre consigne: “Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu” (Luc 20:25). Et encore, au moment de son procès devant le Préfet romain Ponce Pilate: “Ma royauté n’est pas de ce monde…”(Jean 18:35).

Pour les adhérentes de Jésus, donc, le principe est clair : le Chrétien admet la nécessité de vivre avec l’imperfection des régimes humains (et ce, précisément parce que se sont des régimes humains); il accepte même (c’est à dire, il pardonne) les injustices de pouvoir qui s’y produisent inévitablement.

Quant à ses agissements propres, cependant: le Chrétien se déclare sujet, en tout cas, aux seules exigences d’une autorité supérieure –au-dessus de tout agencement, gouvernement, ou structure humaine– c’est à dire: l’autorité de Dieu (telle qu’enseignée par le Christ); d’où résulte une conception de l’homme en agent moral –libre– qui est appelé à exercer cette liberté, au besoin, envers et malgré tous.

Voilà un principe qui se déclare subversif, en permanence, à l’égard de toute institution de pouvoir temporel!

–La conscience individuelle et les pouvoirs temporels qui se voudraient d’autorité divine

Mais il y a plus: La posture indépendante du Chrétien, face au pouvoir, s’est toujours appliquée, aussi, face aux instances d’autorité qui prétendent interpréter la volonté divine (et peut-être surtout à l’égard de celles-ci). Car, manifestement, tout l’ensemble, des prêtres et des juges spirituels, constitue une classe de personnes pour laquelle les paroles de Jésus furent particulièrement mordantes (“Races de vipères”, Matthieu 3:7); une classe, d’ailleurs, qui lui rendit bien cette animadversion en orchestrant sa mise à mort.

Depuis ses débuts, donc, le Christianisme favorise la graine d’une idée partout révolutionnaire : que tous les hommes sont créés spirituellement responsables, moralement libres, et chacun obligé de rendre compte (seul devant Dieu) de ses actions propres, sans pouvoir prétexter la nécessité de rendre obéissance envers d’autrui.

Il en résulte que le Christianisme s’est répandu (et cela, souvent dans la face d’une opposition institutionnelle et collective importante), surtout, par des conversions volontaires, sollicitées par voie d’appel à la conscience individuelle. Et tandis que les Chrétiens s’accommodent de tous les régimes terrestres, ils s’y présentent, aussi, en témoins indépendants, selon l’indépendance enseignée par l’exemple de Jésus.

Car le salut chrétien reste, essentiellement, un exercice personnel; une expérience unique de la conscience individuelle en relation avec Dieu.

La deuxième vague de conquête et de colonisation Teuton en Grande-Bretagne, soit des Vikings Scandinaves, s’est abattue sur ces îles à partir de 793 A.D.

Pendant 43 jours, au tournant 1013- 1014, l’Angleterre avait pour roi le Viking Sven à la Barbe fourchue (960 – 1014) qui avait été converti au Christianisme, avec son père Harald (911 – 985), en 966 (par un missionnaire nommé Poppon “qui porta en public, sans en éprouver de dommage un fer chauffé à blanc, en forme de gant”)


Après une courte période de restauration Saxonne (1014 – 1016), la royauté fut définitivement assumée par le fils de Sven, Knut le Grand (990 -1035), roi d’Angleterre (1016 -1035), de Danemark (1018 – 1035), de Norvège (1028 – 1035), et d’une partie de la Suède. Étant à la fois Chrétien et commandant de tant des forces Nordiques, Knut était idéalement placé (après deux cents ans de tourmentes constantes) pour rétablir la paix, et la prospérité, en Angleterre.


Illustrations: La vie de St. Edmond, 1130 A.D.; illustrateur: Alexis Master (? – 1140)

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